Section PCF RATP

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Discours au repas des retraités - Fête de l'Huma 2017

Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à vous et à votre Union Syndicale CGT. Nous sommes fiers et heureux de vous accueillir sur le stand de la section des communistes de la RATP.

 

Chaque année, ce repas, parce qu’il a lieu en septembre, tombe dans une période de rentrée sociale dense et forte en revendications. C’est vrai cette année plus encore que d’habitude. D’abord avec la mobilisation contre la casse du Code du travail qui nous a rassemblés dans la rue mardi dernier et qui va se poursuivre avec la nouvelle journée nationale d’action prévue jeudi prochain. Mais je pense également à la manifestation des retraités à l’appel de 9 organisations le 28 septembre, contre la hausse de la CSG et pour le pouvoir d’achat. Le Parti communiste et ses militants seront là aussi à vos côtés parce que ces revendications sont légitimes.

 

Il n’aura pas fallu longtemps pour que le pouvoir macronien révèle sa vraie nature : ultra-libéral et autoritaire.

Ses premières décisions et ses projets font sens et ce sens est facile à déceler. Derrière la casse du Code du travail, le gel des salaires des fonctionnaires, la baisse des APL, la hausse de la CSG, la suppression des cotisations sociales et le liquidation programmée du système de retraites par répartition, derrière les réformes annoncées de l’assurance-chômage et de la formation professionnelle, la nouvelle vague de privatisations, c’est un transfert massif de richesses qui se prépare : plus de pauvreté et d’insécurité pour le plus grand nombre, au bénéfice exclusif de la petite caste des actionnaires du CAC40, les 1% qui, pour reprendre l’expression d’un ancien Ministre, « s’enrichissent en dormant » sur le dos du travail des autres.

Cette perspective, c’est celle rêvée par les milieux dont sont issus Macron et les têtes pensantes de son gouvernement : la banque, les fonds d’investissement, les groupes d’assurances et le grand patronat industriel. Macron, c’était le candidat de la finance, il assume maintenant son rôle, sans état d’âme.

 

Ce modèle libéral de société que l’on nous impose petit à petit depuis plusieurs décennies emmène une proportion de plus en plus importante de la jeunesse vers des emplois précaires et mal payés, tandis que les plus âgés sont poussés dehors avec des pensions de plus en plus maigres, alors que dans le même temps le prix des loyers et le coût de la vie en général ne cessent de monter. Les situations de pauvreté et d’extrême pauvreté augmentent considérablement, notamment parmi les retraités. Il n’y a qu’à lire les rapports d’associations et d’ONG comme le Secours Populaire, Médecins du Monde ou les Restos du Coeur pour comprendre le drame qui se joue.

Dans le même temps, jeu des vases communicants oblige, les plus riches n’ont jamais été aussi riches. En 2010, 388 personnes possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la planète. En janvier 2016, ils étaient 62. Et au début de cette année, ils n’étaient plus que 8 ! En France, les 500 plus fortunés possèdent aujourd’hui 571 milliards d’€ de patrimoine, soit 117 milliards de plus que l’an passé : pour eux, c’est plus de 110 000 vies de travail gagnées en 1 année !

Cette explosion des inégalités est non seulement scandaleuse, mais elle aboutit aussi à faire enfler une nouvelle bulle financière, 10 fois plus importante que celle de 2008, et qui menace d’éclater à tout moment.

 

Alors, faudrait-il se résigner à ce monde d’injustices et accepter le monde que veulent le capitalisme et ses dirigeants ? Evidemment, la réponse est non ! Il n’y a aucune fatalité à ce que ce soit toujours les mêmes qui gagnent.

Macron n’a pas de majorité dans le pays sur le contenu de sa politique. Malgré le matraquage organisé par des médias aux mains du grand capital, la vérité sur la nocivité de ses projets commence à se frayer un chemin. Le premier tour de l’élection présidentielle et la belle tenue des cortèges de mardi dernier le montrent : les forces existent pour le mettre en échec et imposer d’autres choix.

 

Oui, une autre société est possible et nécessaire, une société où chacun ait les moyens de vivre dignement, une société solidaire qui ne laisse personne sur le carreau, une société où ceux qui créent les richesses ont aussi les moyens de décider. Cela passe par une autre politique et d’autres mesures : La hausse des salaires et des pensions pour permettre aux salariés et aux retraités de vivre décemment, la régulation stricte du logement pour empêcher la spéculation sur un besoin fondamental, la création d’une sécurité d’emploi et de formation pour assurer à tous une vie professionnelle stable, le développement des services publics à commencer par l’éducation et la santé, le passage aux 32 heures pour ne pas perdre sa vie à la gagner, la reprise en main par les citoyens du secteur bancaire pour prendre le contrôle sur l’argent et son utilisation, l’octroi de pouvoirs de décision aux salariés pour des politiques d’entreprise dictées par l’intérêt général et non plus seulement motivées par la rémunération des actionnaires.

 

C’est sur ces bases que peut se bâtir une perspective politique. C’est à cela que nous travaillons, nous les communistes. Et cela implique de tirer les leçons de la période qui vient de se refermer. L’affaiblissement du Parti communiste a coûté cher à la gauche et au peuple français. Le ralliement progressif du PS au libéralisme a permis de légitimer les thèses patronales et de droite ; il a favorisé la montée du Front National et créé les conditions de l’accession aux responsabilités du pouvoir le plus anti-social qu’on ait connu depuis Vichy.

Aujourd’hui, il y a besoin de reconstruire une gauche digne de ce nom en France. Et dans ce processus, personne ne peut prétendre dicter sa loi aux autres. On ne peut pas jouer en solo, il faut se rassembler. C’est une nécessité si on veut mettre en échec les projets de Macron et Gattaz et viser un changement de cap, avec une autre majorité qui mette en œuvre une autre politique. De même, on a besoin de construire des convergences entre le mouvement syndical et les forces politiques de gauche, mais cela ne peut se faire que dans le respect de l’identité et des prérogatives de chacun. Telle est en tout cas la démarche qui inspire le PCF et ses militants.

 

Se rassembler pour changer la vie et la société, c’est ce que nous faisons au quotidien, c’est donc aussi ce que nous faisons à la Fête de l’Humanité, en proposant un stand populaire, accessible et convivial où la politique, la transformation sociale et les sujets de société ont toute leur place et sont traités avec un regard radicalement opposé à cette société capitaliste à bout de souffle :

  • Elle parle de chacun pour soi, nous parlons de solidarités,

  • Elle parle de nationalismes, nous parlons d’internationalisme,

  • Elle parle de guerre avec Trump, nous parlons de paix comme nous le ferons dimanche à 13h, avec notre camarade Fadwa Khader, dirigeante du Parti du Peuple Palestinien,

  • Elle dit aux jeunes que rien n’est possible, qu’il faut se résigner, nous nous rencontrerons demain après-midi, entre jeunes agents de la RATP pour discuter de l’engagement politique,

  • Elle parle de coût du Travail, nous parlons de coût du Capital.

 

La Fête de l’Humanité, c’est un lieu privilégié pour échanger ainsi des idées, confronter analyses et propositions, préparer les luttes de demain. C’est aussi le lieu où l’on se retrouve pour goûter ensemble ce que la vie a de meilleur et dont cette société capitaliste veut nous priver : la fraternité, la joie et l’espoir.

Alors, à toutes et tous, je vous souhaite de profiter pleinement de cette Fête : bon appétit à toutes et tous !