Section PCF RATP

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Assemblée du 1er décembre 2017 - Rapport introductif

Cher-e-s camarades,

 

            La situation, nous la connaissons toutes et tous :

                        -d’un côté de la société, on assiste à une perte massive et généralisée de niveau de vie. Une part de plus en plus grande de la population et des travailleurs ont un accès qui se réduit, voire pour certains disparait complètement au travail, au logement, aux soins et à la protection sociale, à l’éducation et à la culture, aux transports, etc…

                        -de l’autre, les excessivement riches sont de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus riches. Toutes les enquêtes d’ONG ou de magazines d’économie convergent en ce sens et cette accumulation s’est largement développée durant ces dernières années, pourtant dites de « crise ».

 

            Ces 2 mouvements, l’un d’appauvrissement global et l’autre d’enrichissement de quelques-uns, ne sont pas un hasard mais sont bien évidement liés : lorsque quelques poches se remplissent beaucoup, c’est que toutes les autres se vident un peu, à l’image de vases communicants.

 

            La logique économique et donc politique qui est à l’œuvre derrière, nous la connaissons également, c’est la logique capitaliste et notamment en Europe, sa vision libérale.

            L’objectif est de supprimer toutes les règles collectives et de mener un maximum de coupes budgétaires dans les politiques publiques qui impactent la vie immédiate et qui sont justifiées par la sacro-sainte recherche d’économies à tout prix. Le but réel étant d’ouvrir de nouveaux secteurs à l’économie de marché (comme nous l’avons vu avec la protection sociale remplacée par des mutuelles privées) ou carrément de trouver l’argent pour financer directement des cadeaux aux grandes entreprises ou aux plus riches.

            Après plusieurs décennies de libéralisations, de dérégulations et autres privatisations, le capitalisme a pu agir avec de moins en moins de garde-fou et de limitations à son « efficacité ». Contrairement à une idée reçue, en augmentant les inégalités, il ne montre pas ses limites économiques mais bel et bien son vrai visage : l’objectif n’est pas de permettre à tous un vrai développement mais à l’inverse de systèmes collectifs, à plein régime, il sert à enrichir quelques-uns au détriment de tous.

            Néanmoins, s’il est à pleine puissance et montre son efficacité économique, il montre aussi ses limites morales et éthiques : une partie de la population, qui a cru au mythe libéral qui lui disait que le capitalisme apportait le progrès et le développement mais qui aujourd’hui se rendent compte qu’une proportion très importante de travailleurs n’ont plus les moyens de vivre décemment, cette population remet en doute le capitalisme et jamais dans l’après-guerre, y compris aux USA, le capitalisme n’a été aussi mal perçu.

 

 

D’un point de vue politique, quelles perspectives ce discrédit ouvre pour nous ?

            Les forces politiques traditionnelles du capitalisme souffrent d’une énorme perte de vitesse. Partout en Europe les partis socialistes, de tendance sociale-démocrate et donc pro-capitaliste, ainsi que les forces libérales de droite ou du centre-droit qui ont gouverné en alternance dans tous les pays souffrent d’une violente chute de popularité et de soutiens. En Grèce comme en Allemagne, en Espagne comme en France, les forces libérales classiques de gauche comme de droite ne sont plus capables de gouverner. Dans certains pays, elles n’en sont même plus capables en s’unissant ensemble.

            C’est le cas en France, où PS et UMP n’arrivent plus à peser sérieusement sur les débats. De son côté, la République en Marche séduit de moins en moins et montre chaque jour un peu plus aux derniers naïfs son véritable projet de société : ultra-libéral, autoritaire, individualiste et antisociale. Ajouté au mensonge du pseudo « renouvellement politique » qui se révèle n’être en fait que le lavage d’image et le recyclage de certains éléments des vieilles forces politiques, pas étonnant que ces responsables, déjà élus par une petite minorité de français il y a 6 mois ne séduisent pas en dehors des salons patronaux, des convaincus du libéralisme ou de quelques individualités arrivistes.

 

            Les principaux opposants sont donc, d’après les médias, le FN, englué dans des guerres internes et des procès financiers et la France Insoumise, qui porte certaines idées proches des nôtres mais qui peine à s’organiser efficacement et dont l’image se détériore avec les frasques de certains de ces leaders qui conservent leurs habitudes et méthodes issues du PS ou le comportement sectaire de Mélenchon.

            Petite parenthèse sur la FI, qui a tenu une conférence nationale ce week-end : si des camarades pensaient que, enfin, FI nous tendrait la main pour construire une alternative, le cas Corse, contre la base FI locale, ainsi que les affirmations de ce week-end disent tout le contraire, à savoir que FI va rentrer dès maintenant dans les élections européennes de 2019 et ne veut pas d’alliances électorales, quelles que soient les forces, surtout des communistes. Second point important, l’attachement au caractère non anticapitaliste du programme de FI a été réaffirmé.

            Des forces les plus importantes de gauche (Mouvement du 1er Juillet de Hamon, FI, PS, EELV, PCF), nous restons donc la seule qui remette en cause le capitalisme.

 

            On pourrait croire que l’état actuel de la société et la situation complexe dans laquelle se trouvent les principales forces politiques nous ouvrent un boulevard. Néanmoins ce n’est pas le cas et nos idées, alors qu’une bonne part de la population y aurait intérêt et qu’elles coïncident avec le ressenti croissant de défiance vis-à-vis du capitalisme ne parviennent pas à séduire majoritairement et à rassembler suffisamment.

            Pire encore, le débat est monopolisé par des thèses réactionnaires et tout l’échiquier politique semble avoir glissé vers la droite. Aux thèses libérales succèdent une résignation et individualisme accru qui mènent à l’immobilisme, voire au repli sur soi nationaliste plutôt que vers un idéal de progrès avec une recherche de solutions et d’actions collectives.

            C’est notamment une des raisons, entre autres, des difficultés à mobiliser socialement dans les rues contre les réformes actuelles.

 

 

            Cela nous amène donc à l’action des communistes, au Congrès Extraordinaire à venir et à la démarche qu’il propose.

            La démarche du Congrès, évoquée dans les CN et présentée lors de l’Assemblée Nationale des Animateurs de Section du 18 Novembre à la Villette a pour objectif de partir du concret, de ce qui marche dans les sections et fédérations, ainsi que du ressenti des militants sur ces expériences.

            Il s’agit donc, plus que de travailler des textes très théoriques, de développer des initiatives et d’en mesurer les retombées pour rompre avec certaines routines devenues obsolètes et redevenir efficaces pour diffuser nos idées, notre projet et nos propositions.

            Dans ce cadre, la journée du 18 Novembre, où nous avions 2 délégués, Patrick et moi, a été une expérience, avec ses points intéressants et ses faiblesses : elle a réuni plus de 900 responsables de sections et fédérations du Parti avec 2 moments distincts, environ 90 tables rondes le matin qui ont permis d’échanger en petits groupes et donc remonter un maximum de remarques, critiques, commentaires, partages d’expériences locales, etc… puis un second moment, en plénière où seule une quarantaine de camarades ont pu s’exprimer.

 

            Plusieurs éléments sont à retenir :

                        -1° le renouvellement générationnel d’une bonne partie des responsables de notre Parti,

                        -2° les tables rondes où nous étions, le débat en plénières et les discussions de couloir semblent montrer que les problématiques que nous pointons régulièrement du doigt dans nos discussions et qui ont été reprises dans la contribution de notre Comité de Section sont, au-delà de ce que nous pouvions penser, très largement partagées dans d’autres structures du Parti,

                        -3° un effort notable semble avoir été fait pour changer la manière de débattre et permettre au plus grand nombre de s’exprimer. Néanmoins, la plénière à 950 n’a pas permis de rendre complètement la richesse des débats du matin et l’organisation sur une seule journée n’a pas permis d’éplucher en détail les compte-rendu du travail en groupe. La feuille de route qui ressort de cette journée n’est donc pas aussi complète que ce qu’elle aurait pu être et certains camarades ont pu ressentir de la frustration à ce sujet.

                        -4° une campagne sur le « progrès social » est lancée, justement pour permettre aux communistes de s’en emparer et préparer le Congrès dans l’action. Dans cette perspective, des Etats Généraux du Progrès Social auront lieu le 3 Février à Paris.

 

 

J’en viens à notre action quotidienne : qu’est-ce que cela implique pour nous ?

            La question qui se pose donc à nous aujourd’hui et qui devrait être le cœur de notre AG est de savoir ce que nous voulons faire et comment nous voulons le faire.

            Au niveau de la fédération de Paris, plusieurs initiatives sont déjà proposées :

                        -Concentrer la campagne « Progrès Social » sur la question du logement sous toutes ses facettes (HLM, logement d’urgence, 1% patronal, rénovation énergétique, etc…). Un collectif de campagne a été mis en place lors du dernier Conseil Départemental et une première réunion a d’ores et déjà eu lieu. Plusieurs matériels sont en cours d’édition.

                        -En parallèle, comme décidé lors de notre dernier Congrès et en lien avec le Congrès Extraordinaire, développer des initiatives de solidarité concrète. Plusieurs sont évoquées comme pouvant être mises en œuvre par les sections directement : Apprentissage de la langue, écrivains publics (particulièrement pour l'aide aux papiers administratifs),  aides scolaires (pour la révision d’examens type Bac), distribution de fournitures scolaires avant la rentrée, création de bibliothèques dans certaines sections locales avec notamment des livres jeunesse, etc…

                        Au niveau fédéral, un objectif est de mettre en place cet été plusieurs « cars à la mer » pour permettre à des familles qui ne partent pas en vacances de partir une journée, dans la 1ère quinzaine de juillet, en Normandie. C’est un objectif ambitieux mais réalisable qui nous permettrait d’être en lien avec des familles populaires de Paris. L'organisation qui sera piloté au niveau de la fédération suppose que nous ayons une idée de nombre potentiel de familles. Chaque section doit donc donner, à partir de Janvier, une fourchette du nombre de familles qu’elle pense pouvoir y amener.

            Par ailleurs, pour aider au financement de cette journée, l’idée a été retenue d’avoir un moment convivial et fraternel des adhérents parisiens dont les gains aideront au financement.

 

            Je propose que nous nous prononcions dans la discussion sur ces 2 propositions de la fédération, voir si elles correspondent à nos réalités et dans ce cas, comment nous voulons en organiser l’activité dans notre section.

 

            Au niveau du Comité de Section, nous n’avons pas eu le temps de discuter de la proposition sur les solidarités concrètes puisque ces propositions n’étaient pas sur la table au moment de notre réunion mais, à titre personnel, je pense qu’il s’agit d’une expérience utile et qui peut obliger certaines de nos structures à retrouver des réflexes parfois perdus, notamment dans les quartiers populaires et à retourner au contact de populations qui n’ont l’impression de nous voir que pour les élections. Appuyer cette initiative est donc important, à nous de voir si l’on se fixe un objectif de participation d’agents RATP autours de nous. A nous de voir également si d’autres initiatives peuvent être menées directement par notre section.

 

            Concernant la proposition de campagne sur le logement, elle ne nous a pas paru comme étant la plus grande préoccupation des personnels RATP. En revanche, le cadre plus large de « Progrès Social » nous a évoqué d’autres sujets, à notre sens plus intéressants à aborder dans la régie, notamment au vue des attaques de Macron : la question des retraites et celle des salaires.

            La proposition que nous faisons est donc de rédiger et diffuser massivement un premier Ca Roule sur les retraites puis un second plus tard sur les salaires. Ces 2 numéros seraient également l’occasion d’avoir une réflexion sur le gâchis dans la distribution de cet outil. Trop d‘exemplaires restent dans les paquets et ne sont pas distribués. En organisant mieux les choses et en faisant de sa diffusion un véritable événement, l’idée est d’en diffuser plus, peut-être même en en imprimant moins ou en couvrant plus de sites.

 

            Dans le même temps, nous proposons de rédiger un livret sur le système de retraite : d’où il vient, comment il fonctionne aujourd’hui, quelles attaques à venir et surtout quelles propositions communistes pour faire mieux.

 

            Je vous invite donc à vous prononcer sur votre analyse de la période actuelle, des actions que nous devons prendre pour peser à nouveau sur les principales questions politiques du pays, sur la préparation de notre Congrès et en particulier sur les propositions qui sont faites et comment vous les verriez ou non se dérouler dans notre section :

            -proposition fédérale de campagne logement,

            -proposition fédérale de « car à la mer » et autres solidarités concrètes que nous pourrions organiser,

            -propositions de Ca Roule (Retraite et Salaire),

            -proposition de Livret Retraite.