Section PCF RATP

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Discours d'inauguration du stand à la Fête de l'Huma 2018

 

Bonjour à tous,

 

Je tiens tout d’abord à remercier les camarades qui rendent possible ce moment, que ce soit par leur participation au montage du stand qui a commencé mardi, ou pour la réalisation et le service de ce repas.

 

Je ne peux pas non plus commencer sans avoir une pensée pour celles et ceux qui étaient avec nous l’année dernière et qui nous ont malheureusement quitté depuis la dernière Fête. Une soirée hommage leur sera consacrée jeudi soir mais je vous propose aussi d’observer une minute d’applaudissements en leur mémoire.

 

Merci à tous.

 

Nous avons perdu des camarades mais nous avons également été rejoints cette année par d’autres, souvent jeunes, qui vont contribuer à prolonger leur combat.

 

L’avant-Fête et l’inauguration de notre stand est toujours un grand moment fraternel qui permet de réunir, dans une bonne ambiance, des camarades et les plus proches sympathisants de notre Parti. C’est également l’occasion de tous se retrouver après les périodes de congés pour renouer avec l’actualité. J’en profiterai donc pour faire un très rapide bilan de la situation politique et résumer l’actualité de la section.

 

C’est désormais certain : Macron, qui présentait son mouvement comme une rénovation politique est en réalité, et comme nous l’avions annoncé dès le début, dans la droite ligne des derniers dirigeants libéraux de notre pays, à l’image d’un Sarkozy ou d’un Hollande.

Comme eux, et plus encore qu’eux, il agit comme un « héritier de riche » : loin d’impulser des politiques qui permettent de développer notre pays, ses services publics et sa qualité de vie, il se contente de vendre une à une les dernières richesses que nous possédons et qui ont été créées, conquises et mises en place bien avant son arrivée. Il liquide peu à peu le patrimoine collectif qu’il a trouvé en entrant pour dégager du cash et rendre des budgets à peu près l’équilibre malgré les très importants cadeaux qu’il concède au patronat. Toute l’économie souffre de cette politique, le chômage augmente, la précarité et les bas salaires deviennent la norme.

Sous prétexte de rigueur budgétaire, qu’il s’agisse d’entreprises publiques ou de conquêtes sociales, tout ce qui coûte ou peut rapporter (c’est-à-dire à peu près tout en fait) est bon à vendre ou à supprimer.

 

Face à ce rouleau-compresseur, le paysage politique peine, lui, à évoluer : à l’image du reste de l’Europe et d’autres endroits du monde, la droite et l’extrême droite se sentent, à tort ou à raison, le vent en poupe dans les sondages. Partout en tout cas, les idées racistes et xénophobes refont surface.

Contrairement au demi-siècle qui a suivi l’après-guerre, plus besoin aujourd’hui d’être anti-fasciste ou anti-nazi pour se dire démocrate et républicain. A grand coup de renfort médiatique, BFMTV en tête, les extrêmes droites sont pleinement intégrées au système politique comme une force acceptable et respectable.

Elles servent même à renforcer les partis conservateurs traditionnels qui radicalisent leur discours à l’image des républicains de Wauquiez ou à présenter les forces libérales comme le dernier rempart indispensable, ultime opposition sérieuse face à ce danger.

Macron a été élu comme ça et il continue à mettre lui-même en scène cette opposition car il sait que la gauche, en l’état actuel, n’est pas celle qui menace le plus sa politique. Pas plus tard que cet été, il en est allé jusqu’à se dire le principal opposant du fasciste italien Salvini ou de Viktor Orban au niveau européen, ou à montrer une fois de plus son mépris des travailleurs de ce pays en allant dire dans les discours officiels à l’étranger que notre peuple est un peuple de « Gaulois », réfractaire à tout changement et replié sur lui-même.

C’est évidemment une pique à l’extrême-droite française, mais c’est également un moyen de cliver et d’entrer dans un duel en tête à tête libéraux/extrême-droite qui élimine de fait la gauche du champ politique et qui, même en cas de défaite du camp de Macron, ne menacerait pas réellement les intérêts du Capital, en remplaçant le capitalisme libéral d’un Macron par le capitalisme pétainiste ou pro-fasciste d’une Le Pen.

 

A nous donc, de redresser la situation de la gauche et de la ramener dans le débat pour qu’une alternative marxiste au libéralisme semble enfin possible pour notre pays.

Soyons lucides, c’est une hécatombe : la SNCF, les APL, Aéroports de Paris, la Loi travail, la suppression de l’ISF, la hausse de la CSG, la liste est longue… En à peine 16 mois de gouvernement, les dégâts de Macron sont déjà indénombrables.

Ajoutés à ceux des précédents gouvernements, il y a désormais eu trop de bouleversements majeurs pour qu’un simple retour en arrière, au profit d’une alternance de gouvernement, soit possible.

Nous, et plus largement toute la gauche, devons réinventer un idéal, mener des actions et faire des propositions profondément transformatrices pour ce siècle, c’est à dire au moins aussi ambitieuses, et du niveau de celles du Front populaire de 1936, du Programme du CNR de 1945 ou du Mai 68 syndical, si nous voulons avoir une chance d’inverser durablement la vapeur et ne pas seulement être dans la nostalgie d’un retour à une époque perdue.

 

Notre Congrès de Novembre peut-être l’occasion de mener une partie de ce travail et de commencer à retrouver une efficacité et une parole en grande partie perdue dans certains errements du passé.

Ne nous y trompons pas, à très court terme, le PCF seul n’est aujourd’hui pas en mesure de rattraper tout le temps perdu, mais sans le PCF, cette reconstruction de la gauche, de son discours et de sa capacité d’action n’aura certainement pas le même contenu et pourrait même finir en une simple réorganisation des forces de la social-démocratie.

Notre prochaine AG, le 21 Septembre, sera l’occasion d’entrer dans les travaux du Congrès, de voir ce que nous voulons travailler prioritairement et comment nous voulons le faire. Ce sera également l’occasion de discuter des divers textes proposés au vote des communistes qui aura lieu début octobre.

 

Notre objectif doit être de rompre avec le fatalisme et l’individualisme ambiants et de redonner à la classe ouvrière et aux travailleurs en général la volonté et surtout la capacité de changer radicalement les choses, dans un sens progressiste.

La diffusion de nos idées doit être en ce sens un axe fondamental, que ce soit à travers nos parutions et leur diffusion, le livret « Retraites » que vous avez tous reçu cet été et qui s’inscrit parfaitement dans l’actualité, ou via des initiatives qui nous permettent de discuter et débattre pleinement avec les travailleurs.

 

La Fête de l’Huma est justement l’une de ces occasions et notre stand aura cette année plusieurs moments politiques : le samedi à 15h, une table-ronde avec des camarades de La Poste, France Télécom, la SNCF, la RATP bien sûr et Jacques Baudrier autour du thème « Les entreprises publiques peuvent-elles survivre à la concurrence ? », et le dimanche avec Fadwa Khader pour une initiative autour de la campagne BDS.

Bien entendu, le reste du temps de la Fête sera également l’occasion de discuter politique avec les visiteurs. N’ayons pas peur d’aborder les questions d’engagement, de lutte anti-fasciste, de place des services publics, des bénéfices de la co-construction face au gâchis de la concurrence capitaliste…

Le moment arrive où une part importante de la population, dont une partie répétait jusque-là bêtement le discours libéral entendu à la télé, commence à se poser des questions et n’hésite plus à chercher les réponses d’où qu’elles viennent, sans préjugés. Si nous laissons l’extrême droite être la seule à mener un travail de diffusion de ses idées, nous ne ferons que nous enfoncer dans la crise politique actuelle.

 

Nous devrons également nous remettre en capacité de disputer à la droite le pouvoir dans toutes les sphères et tous les espaces : politique, économique, social, culturel, etc…

 

Une des prochaines échéances où nous aurons la possibilité de le faire et remettre en cause les racines de leur logique sera les élections européennes de l’année prochaine.

Un des arguments, sans cesse répété pour contribuer à la résignation des travailleurs, consiste à dire que, de toute façon, même si une majorité se dégageait pour des choix progressistes en France, nous ne pourrions pas les appliquer parce que l’Europe et ses institutions nous l’interdiraient. Idem pour la privatisation des services publics, y compris de notre entreprise : la base et bien souvent l’unique motif des directions et des politiques qui veulent prendre ces choix est de dire que c’est une décision européenne et que nous n’avons d’autre possibilité que de l’appliquer.

C’est parfois faux, mais prenons-les au mot et prolongeons notre combat local par le combat européen : partout en Europe, des salariés et des citoyens luttent pour défendre leurs services publics, et des forces politiques de gauche, avec lesquelles nous travaillons déjà, mènent des combats similaires aux nôtres.

Ce sera donc l’occasion de montrer aux salariés de la RATP, et au-delà, que notre bataille pour un service public de qualité ne s’oppose pas au reste de l’Europe mais peut en réalité trouver appui dans d’autres pays et fait écho à des batailles similaires ailleurs.

 

Notre section, lors de sa dernière AG en Juin, a d’ailleurs décidé de proposer un de nos camarades, Patrick Rispal, pour intégrer la liste de notre Parti lors de ces élections.

Si notre CN décide de le présenter dans la liste conduite par Ian Brossat et que nous savons nous emparer collectivement de cette candidature au sein de la section, nous pourrons profiter de ce moment pour expliquer, site par site, notre position sur la construction européenne et montrer que les choix libéraux en France correspondent aux choix libéraux en Europe et que c’est bien le libéralisme et ses alliés la source du problème, quel que soit le lieu de décision.

Une formation sur les enjeux européens sera d’ailleurs organisée le matin de notre AG, le 21 Septembre, avec Anne Sabourin, responsable des questions Europe au CN.

Je vous invite bien évidemment à vous y inscrire auprès de Xavier et à y participer.

 

Je ne serai pas plus long car, vous l’aurez compris, les années qui viennent vont être décisives, alors cette année plus encore que les précédentes, je vous appelle à l’action, à la production et à la diffusion large de nos idées, pendant la Fête et bien au-delà dans notre activité collective comme dans les sphères qui nous entourent, pour qu’enfin des perspectives positives et de progrès social s’ouvrent pour notre pays, ses habitants et ses travailleurs.

 

Bon repas à tous.