Section PCF RATP

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Déclaration de la section RATP du PCF

Nous tenons tout d’abord à saluer tous nos collègues de travail qui ont assuré leur mission de service public dans des conditions sanitaires déplorables, et souvent la peur au ventre. Nous avons aussi une pensée émue, mêlée de colère, pour les six salariés du Groupe RATP décédés du Covid-19, pour les agents qui ont été frappés par le virus, pour tous ceux qui ont perdu un proche.

Déconfiner le 11 Mai : une aberration !

Le déconfinement doit se faire dans des conditions susceptibles d’empêcher la reprise de la pandémie. Or, aujourd’hui, beaucoup trop de questions restent sans réponse, alors que la Région Île-de-France est une des plus touchée, en nombre et en surmortalité.

La réouverture des écoles à compter du 11 mai est une aberration, uniquement motivée par la volonté de renvoyer les parents au travail : l’économie prime sur la vie humaine. De plus en plus de voix s’élèvent contre cette décision, qu’il s’agisse des enseignants, des parents d’élèves, mais aussi de plus de 300 maires de la Région Parisienne, ou du Conseil Scientifique qui a préconisé une reprise en septembre.

Les transports publics sont le principal lieu de contamination. Les modalités du déconfinement dans notre secteur sont donc un enjeu central.

Dans quelles conditions nos collègues de l’exploitation vont-ils devoir assurer leur service ?

La reprise des transports publics ne peut se faire qu’en garantissant, aux usagers comme  aux personnels, la meilleure protection possible : obligation du port de masques efficaces, mais aussi le maintien des gestes barrières et de la distanciation sociale comme le préconisent les autorités médicales.

Il faut par conséquent à la fois limiter à 1 million par jour au lieu de 5 habituellement le nombre de Franciliens utilisant les transports collectifs, et organiser ces déplacements de façon rationnelle. Les élus communistes de la Région ont formulé des propositions dans ce sens.

Mais aujourd’hui, un constat s’impose : C’est l’impréparation qui domine.

Qui va gérer l’attente aux arrêts de bus et de tramway, la canalisation des flux dans les stations de métro et du RER ? Selon quelles modalités ? Et avec quels effectifs ? Ces questions essentielles demeurent en suspens. Nous le disons avec force : Ce n’est pas aux agents de la RATP de subir les conséquences de la décision prise par E. Macron de déconfiner précipitamment le 11 mai 2020.

Avant de parler d’une date de déconfinement, un plan sérieux doit être mis sur la table !

Pour après, tirer les leçons de cette épreuve collective : le rôle clé des services publics

La pandémie a mis en exergue le rôle irremplaçable des services publics dans la société mais aussi les effets désastreux des politiques libérales menées depuis 30 ans : c’est en vies humaines que nous payons aujourd’hui la suppression de dizaines de milliers de lits d’hôpitaux, les fermetures de services d’urgence, les réductions des budgets de la santé et de la recherche imposées au nom du dogme de la baisse des investissements publics. Le Président de la République a beau saluer les personnels hospitaliers comme des héros, la réalité est qu’il les a ignoré quand ils demandaient les moyens de travailler correctement. Des vies auraient pu être sauvées s’il les avait écoutés !

Mais le rôle aussi du capitalisme…

La pénurie de masques et de tests de dépistage ne doit rien au hasard : pour maximiser les profits, on a affaibli notre industrie en abandonnant ou en délocalisant des productions stratégiques vers des pays à bas coût de main d’œuvre.

C’est tout le modèle de développement actuel qu’il faut revoir.

Pourtant, le grand patronat et ses relais politiques essayent d’utiliser le moment que nous traversons pour réduire encore les revenus et les droits des salariés et imposer toujours plus de précarité. Le recours envisagé à des intérimaires par la RATP en est un des exemples. Fragiliser un peu plus encore les salariés c’est aggraver encore la situation.

Il est plus que temps de faire d’autres choix politiques que ceux qui nous ont conduits dans le mur :

A l’inverse des dirigeants libéraux, le PCF propose de refinancer massivement nos services publics en prélevant les dividendes versés aux actionnaires, en annulant la flat-tax ou en rétablissant l’Impôt Sur la Fortune.

Mais bien d’autres choix libéraux sont à remettre en cause pour répondre aux besoins humains : c’est bien parce qu’on a dérogé aux règles de la concurrence et parce que la RATP est encore une entreprise intégrée qu’a pu être mis en place en quelques jours un système de navettes pour transporter les personnels hospitaliers !

Les dirigeants libéraux eux-mêmes ont dérogé à leur sacro-sainte « concurrence » car ils ont bien compris qu’un appel d’offre et des consultations d’entreprises ne permettrait pas de répondre au besoin du moment !

 

Paris, le 7 mai 2020