Chers camarades,
L’actualité de cette rentrée a été chargée, sur le plan international comme national. Je ne m’arrêterai que brièvement sur quelques points de l’actualité pour laisser du temps pour le point central de cette AG, à savoir la campagne que nous voulons mener à la RATP dans le cadre des élections Présidentielle/Législatives.
Un sujet que je ne peux pas ne pas mentionner est la situation vécue par l’Afghanistan. Les talibans ont en quelques semaines repris l’ensemble du pays et à nouveau instaurer un gouvernement.
C’est bien entendu une situation terrible pour le peuple afghan, tant d’un point de vue des libertés que des droits de l’Homme avec un retour à la situation que vivait le pays il y a 20 ans, avant l’intervention occidentale.
C’est bien entendu un revers important pour l’impérialisme américain qui semble ne pas apprendre de ses erreurs répétées et continue à penser que la « démocratie » s’exporte à coup de mortier.
Concernant la géopolitique toujours, l’affaire des sous-marins australiens et surtout les commentaires qui ont eu lieu autour pose en toile de fond la question des alliances militaires entre grandes puissances et la recomposition autour des USA d’un bloc de pays qui cherche à contrebalancer la puissance croissante de la Chine. La France, ou plutôt une entreprise française, en paye les pots cassés puisque l’Australie renonce finalement à l’achat des sous-marins de l’entreprise française au profit de ceux d’une entreprise américaine.
Ces nouvelles alliances mettent en avant la question de la Paix : l’escalade à l’armement des pays pose la question d’un potentiel conflit mondial. La guerre froide est derrière nous mais pourtant des blocs continuent à s’affronter et à s’opposer en général au nom d’intérêt économiques, mettant en péril la paix mondiale.
Cette affaire des sous-marins devrait interroger une fois de plus sur la place de la France dans l’OTAN !
Concernant l’actualité nationale maintenant, elle a été principalement marquée par la campagne Présidentielle avec la primaire d’EELV ou la potentielle candidature d’Eric Zemmour.
Pour la primaire d’EELV, la désignation de Yannick Jadot n’est pas une grande surprise mais elle est symptomatique des courants qui traversent EELV : un homme de droite gagne la primaire d’une formation se revendiquant de gauche.
Yannick Jadot a par exemple dit récemment : « un grand débat national qui porterait sur le statut de la fonction publique et comment le rapprocher du statut de la fonction privée me parait très sain ».
Cette désignation peut être un atout pour nous puisque chez de nombreux jeunes, sensibles aux questions d’écologie, mais aussi à certaines questions sociales, il est possible que ce candidat ne passe pas. A nous donc de lier ces 2 sujets (écologie et social) lorsque nous rencontrons des votants d’EELV. C’est l’occasion, en partant de l’écologie, de leur faire élargir leur vision à d’autres problématiques.
L’autre actualité qui a bénéficié d’une couverture médiatique incroyable alors qu’il a seulement sorti un livre est la potentielle candidature d’Eric Zemmour.
Elle a provoqué une course à qui sera le plus à l’extrême droite parmi les divers candidats déjà déclarés à droite et les thèmes traditionnels de la droite reviennent sur le devant de la scène comme la sécurité ou l’immigration. Je tiens à en dire un mot :
Ne nous y trompons pas, Eric Zemmour est le candidat de la droite la plus réactionnaire. Il est dans la droite ligne du national-catholicisme, idéologie de Pétain, Franco et Salazar qui s’apparente au fascisme. Cette idéologie repose sur un rejet des étrangers, de la gauche politique et syndicale et de toute forme de progressisme. Ces piliers sont en général l’armée et la religion. Son discours s’adresse en premier lieu aux « catho traditionnalistes », qui répondent présent autour de lui (il a déjà un ancien préfet et plusieurs énarques avec leurs réseaux prêts à l’épauler dans sa campagne). Néanmoins, il a un côté populiste, invente des faux-sondages et fantasme certaines réalités de telle manière que cela peut parler à des électeurs plus modestes.
Je tiens à dire cela parce que nous devons faire très attention : il est aujourd’hui plus dangereux que Marine Le Pen et sur la forme (il passe pour un homme nouveau en politique et connait bien le fonctionnement des media) et sur le fond (il assume une ligne d’extrême droite décomplexée et n’hésites pas par exemple à laver la figure de Pétain).
Cette candidature provoque d’ailleurs un appel d’air chez les votants de Marine Le Pen puisque son tour de force était d’allier à la fois les votants ultra-réactionnaires de son père et un public nouveau et un peu plus tolérant mais déboussolé et en recherche désespérée de solutions nouvelles. La partie la plus réactionnaire de ses votants se tourne chez Zemmour qui dit haut et fort ce que Marine Le Pen ne voulait plus qu’on entende à voix haute dans les rangs du FN puis du RN.
Les sondages, s’ils sont bien entendu à prendre avec des pincettes et que nous sommes encore à 6 mois de l’échéance, donnent les 2 candidats d’extrême droite parmi les 3 premiers du 1er tour.
Si ces sondages correspondent à la réalité, ce serait une situation dramatique, d’autant plus si le 4e homme est Xavier Bertrand, lui aussi à droite.
Cette montée de la droite et de l’extrême droite, qui se traduit notamment par une stigmatisation des arabes et de l’islam repose sur quelques thèmes brandis par les media : les questions de sécurité et d’immigration ou d’intégration.
Il s’agit d’écrans de fumée qui permettent de ne pas parler des questions sociales : l’emploi, les salaires, les conditions de travail et les morts du travail, l’accès au logement, à la santé, aux services publics, etc...
Si nous voulons enrayer cette machine du « toujours plus à droite » dont je parlais, il est nécessaire que nous parlions au quotidien de ces autres thèmes sur lesquelles la droite qu’elle soit libérale ou réactionnaire n’a que peu voire pas de solutions à proposer. Ce sera l’un des moyens de reparler à des catégories populaires qui ne votent plus ou se laissent séduire par des idées rétrogrades.
Dans notre entreprise par exemple, comme chacun le voit, le découpage s’accélère grandement cette année pour préparer la mise en concurrence et l’inquiétude apparait chez les agents. D’autres entreprises de transport vivent les mêmes transformations et des mouvements de grèves éclatent chez Transdev ou Keolis suite à des attaques graves sur les conditions de travail.
Notre section a publié une déclaration mi-Septembre pour lister toutes les attaques à la RATP et surtout proposer des mesures permettant d’enrayer cela. Aucune autre force politique n’a, à ma connaissance, mené de démarche similaire.
Nos parlementaires sont d’ailleurs les seuls à avoir rencontré les salariés de Transdev pour leur proposer des perspectives à leur lutte.
Bien souvent, personne d’autre que nous ne va voir les salariés en leur proposant des alternatives alors qu’une préoccupation importante sur leur avenir et leurs conditions de travail existe dans leur tête. Nous avons donc des boulevards sur certains sujets car nous sommes la seule force politique à traiter ces problématiques.
Nous devons donc largement développer notre activité sur ces sujets et faire connaitre notre parole pour prendre de vitesse la droite et ses sujets de prédilection.
Si nous le décidons maintenant, je pense que nous pourrions sortir de cette AG en proposant à Fabien Roussel la signature d’une adresse à destination des salariés du transport de personne en Ile-de-France qui reprendrait et montrerait leur intérêt à ce que se réalisent nos propositions, à savoir un monopole public géré démocratiquement, un Statut unifié de haut niveau et de nouvelles ressources pour le financement du service public.
La rentrée a aussi été marquée par l’Université d’été du Parti et surtout par le succès de la Fête de l’Huma, malgré des conditions complètement distinctes à celles de d’habitude. Cela faisait très longtemps que le meeting du secrétaire national n’avait pas été autant suivi. Plus de 20 000 personnes étaient présentes devant la Grande Scène avec un discours motivant, ambitieux, et une Internationale reprise par des milliers de personnes. Cette campagne démarre donc fort, après une caravane d’été qui va se poursuivre dans les usines et les territoires avec un fort accent mis sur l’emploi dont le point d’orgue aura lieu avec une initiative nationale le Dimanche 21 Novembre à Paris.
Cette date s’inscrira donc dans la campagne de notre section dont je vais maintenant vous parler.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à répondre à une question qui va peut-être nous être posée durant la campagne : pourquoi un candidat communiste ?
L’objectif de cette campagne, discuté en Congrès et validé par une majorité d’adhérents est d’arrêter d’être dans l’ombre d’autres et surtout profiter de l’échéance pour parler au plus grand nombre pour donner une vitrine au PCF, au communisme et à nos idées et propositions.
Il s’agit donc d’un processus : 2022 n’est pas une fin en soit, c’est une étape dans la reconstruction à plus long terme d’un discours communiste audible par le plus grand nombre. Cette élection nous donne l’opportunité de retrouver une visibilité pour le programme du Parti, le faire connaitre, l’expliquer et montrer en quoi il est plus cohérent et transformateur que celui d’autres forces politiques qui se satisfont bien du système capitaliste.
Avec cette candidature, nous nous donnons une possibilité d’exister et d’être à nouveau écoutés par des populations qui ne croisent pas de communistes tous les jours et nous croient/croyaient disparus parce que nous avions disparu des radars en nous rangeant derrière Mélenchon. Ils n’entendent donc plus notre discours alors qu’ils y auraient tout intérêt, d’autant plus qu’ils ne se satisfont plus du discours des autres forces politiques, même de gauche.
L’autre question qui peut nous être posée est si avec cette candidature nous ne divisons pas la gauche ?
Je pense que de fait la gauche est divisée mais elle est surtout très faible et les discours du PS, d’EELV et de LFI peinent aujourd’hui à réunir à eux tous 25% de l’électorat.
Les solutions sociales-démocrates portées par ces forces atteignent une sorte de « plafond de verre ». Si l’on veut porter la gauche plus haut et lui faire reprendre des couleurs est de faire entendre quelque chose de différent à gauche. D’où l’importance de faire entendre notre voix, si particulière.
Faire entendre d’autres solutions permettra peut-être aussi de parler à des catégories populaires qui se sentent exclues du discours de « notables » du PS ou d’EELV et se réfugient dans l’abstention.
Les sujets sur lesquels nous nous démarquons du PS, d’EELV ou même de LFI ne manquent pas (sans même parler de la droite bien entendu) : sens et rôle du travail, relation entre « Humain, planète et économie », pouvoir des salariés dans l’entreprise, place des services publics, sécurité emploi/formation, critères sociaux et environnementaux dans l’attribution de crédits aux entreprises, énergie, etc… Autant de sujets que nous sommes seuls à porter et qui nécessitent donc notre parole.
Je vais maintenant vous présenter les principaux éléments d’un plan de campagne détaillé qui court d’aujourd’hui jusqu’au 14 Avril 2022 et qui a été travaillé par un petit groupe de camarades que je tiens à remercier.
Ce plan n’est pas encore gravé dans le marbre, c’est justement le rôle de cette AG que de le finaliser.
Tous les éléments que je vais vous présenter peuvent donc être discutés/modifiés. Des initiatives ou matériels peuvent être ajoutés ou supprimés.
I. Déroulé de la campagne :
Les grands axes de la campagne seraient les suivants :
1/ De Septembre à fin Novembre :
-préparation de la campagne,
-mobilisation des militant(e)s,
-rédaction des matériels (dont autocollant et premier Ca Roule),
-envoi d’un courrier mi-Septembre à tous les adhérents pour leur expliquer le plan de campagne et les inviter à l’AG de rentrée et à faire signer les appels à voter,
-début de la signature des appels à voter.
2/ De Décembre à fin Janvier :
-distribution d’un 1er Ca Roule « principales mesures » dans le plus d’attachements possible,
-formation des adhérents sur les questions économiques « comment financer nos mesures ? »,
-ramassage des dernières signatures pour l’appel à voter,
-lancement de la rédaction du 2nd Ca Roule
-préparation d’une grosse initiative militante à Vitry.
3/ De Février au 10 Avril :
-Distribution du 2nd Ca Roule « pourquoi voter Roussel/Communistes ? » dans le plus d’attachements possible,
-grosse initiative de distribution de ce matériel à Vitry (venue de Fabien Roussel ?),
-réunions dans les attachements où c’est possible de petits groupes proches de nous et pas décidés à voter Roussel pour convaincre.
Tout au long de ces périodes, collage régulier dans tous les attachements d’un autocollant « est-ce que les choses vont mieux depuis que tu ne votes plus ? Votes pour tes intérêts, votes communistes ».
Rédaction chaque mois d’un argumentaire court type « bristol A5 » sur un sujet de la campagne (finance/évasion fiscale, services publics, chiffres pauvreté/ultra riches, etc…) qui donne des chiffres et des arguments pour donner de la matière aux camarades. Ces argumentaires seraient envoyés aux militants et avec le bulletin de campagne.
Rappels réguliers (1 tous les mois et ½) pour inviter aux initiatives militantes, aux réunions et surtout remonter les appels à voter collectés depuis la dernière fois.
Le bulletin de section deviendrait un « bulletin de campagne » entre Septembre et Avril relayant l’activité militante, la disponibilité des matériels, interview d’un camarade avec photo, et le nombre d’appels à voter remontés depuis la dernière fois.
Ce bulletin serait envoyé aux adhérents de la section et hors section (adhérents sur leurs locales) mais aussi à toutes celles et ceux qui auront signé les appels à voter.
Pour les signataires des appels à voter, un courrier à l’attachement ou courriel serait envoyé pour les remercier de soutenir la candidature que nous portons (c’est un geste qui ne coûte pas cher mais peut accrocher sur du plus long terme des sympathisants).
II. Matériels de la campagne :
-courrier de rentrée pour expliquer aux adhérents le plan de campagne et les inviter à l’AG de rentrée et à faire signer les appels à voter
-courrier type pour les personnes signant un appel à voter, les en remerciant et leur donnant quelques infos en plus.
-Appel à voter
-Argumentaire tous les mois (7 en tout d’Octobre à Avril à Avril). Le premier pourrait reprendre et expliquer les principaux marqueurs de notre campagne nationale (Hausse des salaires avec le Smic à 1800€, la Sécurité Emploi Formation, le redéploiement des services publics et leur sortie du tout marché, nos projets pour l’énergie, pour les retraites et pour le financement de la Sécu)
-Transformation du Bulletin de section en « Bulletin de campagne » avec un logo spécifique et qui donne à voir l’activité militante du mois passé et celle à venir. Le rendre vivant (penser à faire des photos lors des initiatives pour alimenter ce bulletin) + tous les mois interview d’un camarade qui explique soit une initiative qui a bien marché, soit pourquoi se mobiliser, soit ce qui lui plait dans la campagne de Fabien.
-Autocollant « est-ce que les choses vont mieux depuis que tu ne votes plus ? Votes pour toi, votes pour tes intérêts, votes communistes » à donner à tous les adhérents pour en coller un dizaine dans tous les attachements où nous sommes présents, et recommencer régulièrement s’ils disparaissent,
-1er Ca Roule (décembre-Janvier) : page 1-projet global des communistes, page 2-3-principales mesures dans chaque domaine, page 4-affiche Fabien Roussel,
-2nd Ca Roule (Février-10 Avril) : page 1-où trouver le financement des mesures communistes, pages 2-3- interviews (3 à 5) de camarades « Pourquoi voter Roussel/Communistes ? », page 4-liste des appelants à voter,
Voilà les éléments qui pourraient constituer notre campagne si nous le décidons aujourd’hui. Je vous invite dans la discussion à donner votre avis et à proposer les idées qui vous viendraient à l’esprit.
Et surtout, une fois un plan de campagne décidé, l’implication de toutes et tous va être nécessaire pour le mettre en oeuvre.
Je pense que Fabien Roussel est un bon candidat, par sa personnalité et par son implication mais comme l’a souligné Ian Brossat dans son rapport au dernier Conseil National : « Notre candidat est en campagne. Il se mobilise tous azimuts. Il le fait sur le terrain. Il le fait sur les médias qui nous accordent une visibilité nouvelle. Tant mieux. Mais cela ne suffit pas. Il convient maintenant de mobiliser à plein notre collectif militant. Ne l’oublions pas : ce sont des dizaines de milliers de camarades qui ont désigné Fabien candidat à la Présidence de la République. Cette force militante-là, il faut maintenant la déployer partout, à travers tout le territoire, dans les villes et les villages de France. »
Nous devons répondre présent à cet appel à la mobilisation : ne pas laisser Fabien seul assumer tout le poids de la campagne et entrer nous aussi dans cette campagne dès maintenant !
L’idée étant qu’on ait rapidement :
-1 responsable Appel à voter
-1 responsable Ca Roule
-1 responsable argumentaires
-1 responsable initiative de Vitry
Qui puissent aider à dynamiser la campagne.
Dernier point enfin, avant de vous donner la parole, notre prochaine réunion ne sera pas une AG « classique » mais une conférence de section pour préparer le congrès fédérale du PCF Paris. Elle aura lieu le mercredi 10 Novembre au matin et l’objectif sera de contribuer à la feuille de route du prochain exécutif départemental, formuler des propositions de candidatures au Conseil départemental, adopter la délégation de la section au Congrès départemental qui aura lieu le vendredi 26 et le samedi 27 Novembre.
La feuille de route fédérale se composera d’une partie 1 « élections présidentielle et législatives » et une partie 2 « vie du Parti ». Ce sera donc l’occasion de porter des sujets, comme par exemple celui du fonctionnement régional que nous avions dénoncé en début d’année.
Merci de m’avoir écouté
Je vous laisse la parole,
