Section PCF RATP

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Assemblée du 24 juin 2016 - Rapport introductif

Chers camarades,

 

            Depuis notre dernière AG, de nombreux événements notables ont eu lieu et nous pourrons en parler largement dans le débat.

            Parmi eux, les différentes phases des manifestations et mobilisations contre la loi Travail sont à analyser finement pour nous :

ñ  D’un côté, une réforme qui condense de nombreuses mesures libérales, synonymes d’un recul incroyable en termes de droit du travail, d’environ 80 ans en arrière d’un seul coup !

ñ  En réponse, une mobilisation sans précédent dans le passé militant récent, que ce soit en nombre de personnes mobilisées qu’en durée de mobilisation.

ñ  Enfin, une « contre-réponse » conjointe entre le patronat, le gouvernement et les pouvoirs économiques et médiatiques pour casser systématiquement et par quelque moyen que ce soit la mobilisation et le mouvement syndical.

 

            Nous savons tous ici ce que porte cette réforme de contenus anti-sociaux et rétrogrades en matière de droit du travail. Personne ne lui voit de points positifs… même les défenseurs de la réforme ne parlent pas d’un quelconque intérêt qu’elle pourrait avoir pour les travailleurs, ils ne parlent que de « sacrifice nécessaire », c’est dire si cette réforme est mauvaise.

 

            Analysons plus en détails la mobilisation syndicale et du monde du travail et la réponse qui lui est donnée par le patronat et le gouvernement.

            Parce que cette réforme est un recul en arrière clair pour les travailleurs, une large majorité de la population est contre son adoption. Pour autant, les personnes engagées pleinement dans la lutte sont bien moins nombreuses que le nombre de personnes en opposition à la loi. Nous sommes habitués à ça depuis longtemps maintenant, mais une modification importante sur cette mobilisation est qu’elle parvient à durer plusieurs mois (plus de 4 déjà !), sans faiblir et même en prenant de la force et, y compris, en conservant un appui majoritaire dans la population (60% des Français trouvent toujours la mobilisation « justifiée » malgré les violences et les campagnes massives de dé-crédibilisation du mouvement).

            La réponse des forces du capital est de ne rien lâcher et de tout faire pour stopper net le mouvement : au début du conflit, faire passer les opposants (les lycéens notamment) pour des abrutis qui ne comprennent rien n’avait pas suffi ? On fait donc carrément passer maintenant les manifestants pour des casseurs, la CGT pour une organisation irresponsable (voire terroriste !), on met la responsabilité du conflit sur les travailleurs en lutte contre la réforme, mais à aucun moment sur le gouvernement qui veut, coûte que coûte, et contre toutes les règles démocratiques faire passer cette réforme, etc…

            La tentative d’interdire la manifestation d’hier a constitué un pas de plus, extrêmement grave, dans cette escalade.

            Bref, la politique du patronat et de son gouvernement est claire : tenir bon et ne surtout rien lâcher, coûte que coûte !

            Cette position est la suite logique d’une stratégie que nous connaissons depuis plusieurs années déjà dans les luttes sociales, syndicales et politiques et qui consiste en une hausse des tensions exercées par le camp du capital.

            Les luttes sont plus nombreuses dans tous les secteurs de la société (y compris agriculteurs ou policiers, même si sur d’autres bases…) et surtout plus intenses, notamment de la part du patronat.

            Les forces du capital se crispent plus qu’auparavant pour ne surtout rien lâcher, dans les entreprises, dans les branches professionnelles et dans toute la société en général. Le patronat semble penser que s’il cède sur quelques points, même secondaires, il sera à court ou moyen terme totalement dépassé et n’hésite donc pas à se radicaliser pour ne rien céder.

            Cette hausse de l’intensité du combat, du côté des forces du capital, peut s’expliquer par la crainte des dirigeants libéraux et sociaux-démocrates de perdre du terrain et de se faire totalement reléguer aux yeux de populations qui commencent à douter, non plus seulement de tel ou tel parti ou tel ou tel dirigeant, mais bel et bien du système dans son ensemble et commencent à chercher à faire autrement : le mouvement Nuit Debout, le développement de l’Economie Sociale et Solidaire ainsi que de nouvelles idées et mouvements « alternatifs », avec leurs limites, en sont également la preuve.

           

            Ce que démontre aussi le mouvement contre la loi Travail, c'est que le « Peuple de Gauche » n’est pas mort en France. Malgré le désarroi créé par un pouvoir qui a complètement tourné le dos à ses engagements, ce peuple de gauche est bel et bien là, mais surtout il cherche, plus que jamais, des solutions et des perspectives.

            Nous savons tous que thèses de la droite et l'extrême-droite menacent, et qu’elles sont porteuses de régressions sociales et démocratiques sans précédent. Juppé et Sarkozy ont déjà annoncé la couleur, quant à Le Pen, l'histoire parle d'elle même. A nous d’être présents et de montrer que d’autres chemins que le libéralisme, le fascisme ou la résignation sont possibles.

 

            Dans cette période nous avons donc un rôle historique important : Arriverons-nous à construire un projet politique qui réunisse jusque dans les urnes tous ceux qui s’opposent à cette loi ?

 

            Après un intense débat de plusieurs mois, le congrès du PCF tenu début juin a défini pour y parvenir une stratégie et une méthode adoptées par une très large majorité de délégués :

1.      A travers la Grande Consultation Citoyenne, donner la parole au peuple pour qu'il fasse entendre ses priorités et donne son avis sur les réformes à engager sur les grandes questions (les réformes sociales, la reprise du pouvoir sur l'argent, le rapport entre les citoyens et les institutions, l'Europe).

2.      Sur la base des résultats de cette consultation, construire un pacte d’engagements, véritable socle programmatique, qui permette de redresser le pays et corresponde à ce que le peuple de gauche attend.

3.      Organiser en octobre dans tout le pays une votation citoyenne sur ce pacte d’engagement.

4.      Rechercher ensuite la candidature à la présidentielle la plus rassembleuse possible pour y porter ce pacte nationalement, via une désignation citoyenne si plusieurs candidats se déclarent, en sachant que nous sommes prêts nous-mêmes à engager un candidat au service de cette démarche. 

5.      Faire ratifier par les communistes cette candidature, conformément à nos statuts, lors d’une Conférence nationale du parti en novembre.

 

            Il s’agit d’une stratégie à étapes, toutes sont importantes, mais celle qui est sans aucun doute cruciale est la toute première : la Grande Consultation Citoyenne !

            C’est elle qui orientera complétement la suite. S’il s’agit d’un échec ou même d’une réussite en demi-teinte seulement, comment embarquer derrière des millions de citoyens sur une dynamique « populaire » si elle ne part que de la consultation de l’avis de quelques dizaines de milliers de personnes, même pas le nombre de communistes encartés ? Pour que les étapes suivantes puissent être mises en place, il faut, de façon indispensable, faire connaître largement l’initiative et qu’un maximum de personnes entrent dès maintenant dans la démarche via le questionnaire. S’ils entrent par ce biais « facile » (on leur demande ce qu’ils veulent et c’est plutôt bien perçu), on a une occasion réelle d’ensuite pouvoir les entraîner avec nous dans la suite de la démarche, pour promouvoir eux-mêmes ce programme auquel ils auront contribué. C’est donc maintenant et via ce questionnaire que se passe tout le coeur de ce dispositif jusqu’aux présidentielles/législatives !

            Les camarades qui ont commencé à faire remplir ces questionnaires ont tous eu de bons retours et même de bonnes surprises avec des personnes dont ils n’étaient pas sûrs d’avoir de réponse positive.

            Nous nous étions fixés un objectif de 500 000 questionnaires au niveau national et de 800 pour notre section. Pour l’instant, la majorité d’entre nous ne s’est pas emparé pleinement de cette bataille. Des camarades disent être pris par l'activité syndicale, il est vrai intense en cette période de lutte. Mais en même temps, nous constatons tous qu'une des limites des luttes syndicales est précisément le déficit de perspective de transformation sociale. Ce questionnaire nous offre une occasion en or de reconnecter des centaines d'agents Ratp avec la politique. Profitons donc de cette période de mobilisation pour leur proposer de le remplir et parler de l'alternative politique à construire ensemble ! Si nous nous y mettons tous rapidement, avant les grands départs en vacances, en proposant ce questionnaire à 5 ou 10 personnes de notre connaissance, au niveau de toute la section on atteint largement notre objectif. Ainsi nous aurons provoqué plusieurs centaines de discussions politiques avec nos collègues, familles et amis ! Soyons à la hauteur et prenons, chacun, notre part du travail ! Le point d'orgue de cette consultation sera la Fête de l’Huma. Nous pouvons largement avoir atteint notre objectif à cette période, surtout si nous profitons des mobilisations sur la loi Travail pour proposer et faire remplir ce questionnaire par toutes celles et tous ceux avec qui nous nous retrouvons dans cette bataille.

           

            Pour en finir sur le Congrès, lors de la Conférence Fédérale du PCF Paris qui préparait le Congrès National, notre délégation a assisté à l’ensemble des débats. Les camarades en parleront peut-être, mais pour ma part j’ai été très positivement surpris par la position d’une très large majorité de camarades parisiens au sujet de la question de l’organisation des communistes en entreprises. En soit, il s’agit d’un rejet massif de la « période Hue » (où l’organisation des communistes en entreprise avait été largement liquidée) puisqu’au niveau de la fédération, l’objectif de retour et de redéploiement communiste à l’entreprise a été acté, appuyé par une quasi-unanimité des communistes parisiens, et la fédération va se doter des moyens nécessaires pour mettre en oeuvre cette décision. Il s’agit sans doute de la décision la plus importante, organisationellement et symboliquement, prise par la conférence. En tant que communistes organisés sur notre entreprise, soyons conscients que nous représentons « un bon exemple » pour nos camarades. C’est à la fois très flatteur mais aussi une grande responsabilité pour nous : soyons-en à la hauteur (en améliorant et amplifiant notre action sur la Consultation citoyenne notamment).

            D’autres décisions concrètes ont été prises, notamment concernant la communication, la démocratie interne, la place des élus et la détermination de leurs prises de positions ou le développement de l’activité du Parti.

 

            J'en viens à la fête de l’Huma.

            Elle sera évidemment pleinement marquée par la question de 2017 et de l'alternative à gauche. Sa réussite passe avant tout par la participation du plus grand nombre et donc par la diffusion de la vignette. Profitons, là aussi, comme pour le questionnaire, des mobilisations autours de la loi Travail pour identifier/rencontrer et aborder les camarades susceptibles de venir à la Fête et proposons leur la vignette dès maintenant.

 

            En ce qui concerne notre stand lui-même, les propositions sont de commencer le montage le 30 août. Les principaux moments forts du stand seraient :

ñ  L’inauguration/repas fraternel de notre section, le dimanche 4 septembre à midi.

ñ  Le repas des retraités le vendredi 9 septembre à midi.

ñ  Un débat le samedi 10 à 15h30 sur les principales questions qui se posent aujourd'hui dans les transports franciliens : financement, concurrence et lutte contre le dumping social, gestion publique ou privée. L'objectif est de travailler les convergences et le rassemblement sur des objectifs partagés. Y participeraient notre camarade Jacques Baudrier (élu au STIF), Jacques Eliez (secrétaire général de l'Union Cgt Ratp) et Thierry Babec (secrétaire général de l'Unsa Ratp).

ñ  Un moment de solidarité autour de la Palestine le dimanche midi avec Fadwa Khader (du Parti du Peuple Palestinien).

 

            Pour préparer cette fête, un nouveau numéro de « Ça roule » a été mis en chantier et sera disponible dès le 29 août.

 

            Enfin, je signale que l’Université d’été du PCF aura lieu juste avant le début du montage de notre stand, les 26-27-28 août à Angers. C’est un moment passionnant de formation et d’échanges avec des communistes de toute la France. Si certains camarades sont intéressés, mais hésitent encore à y aller, c’est une expérience à ne pas rater !