Section PCF RATP

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Assemblée du 28 octobre 2016 - Rapport introductif

Cher-e-s camarades,

 

Notre AG d’aujourd’hui est consacrée à un seul point : le choix des communistes pour 2017.

Nous avons déjà engagé la discussion à ce propos lors de notre dernière AG. Nous avions alors décidé de convoquer une nouvelle AG ce jour pour approfondir l’échange entre nous et permettre au maximum d’adhérents de la RATP de donner leur avis.

Je rappelle qu'une Conférence nationale du Parti est convoquée sur ce sujet le 5 novembre, conformément à nos statuts. Elle définira un bulletin de vote avec différentes options parmi lesquelles les communistes auront à choisir lors d’une consultation qui se tiendra à la mi-novembre. Notre camarade Olivier MUNOZ a été élu le 17/10 par la Fédération dans la délégation parisienne qui assistera à cette Conférence.

 

Notre objectif est la construction d'un mouvement populaire majoritaire pour un changement de gauche. Et notre stratégie, c'est le rassemblement autour d'un projet commun de toutes les forces de gauche et écologistes qui s'opposent au libéralisme et à l'austérité.

Ces forces sont nombreuses, mais avec un paysage marqué par le désarroi et l’écœurement provoqués par le quinquennat Hollande et la désunion politique à six mois de la présidentielle. Chacun a bien conscience que la qualification des seules forces de droite et d'extrême-droite dirigerait les colères populaires contre le pouvoir actuel dans une direction dangereuse pour notre société, pour les fondamentaux d'égalité et de liberté de notre République. C'est pourquoi on ne peut banaliser la perspective d'un second tour droite/FN. Ce ne serait plus une simple alternance, mais l'engagement dans une période historique entièrement nouvelle lourde de très graves menaces. Il est donc essentiel de mettre en échec un tel scénario. Cet objectif doit certes trouver son incarnation dans une candidature commune pour la présidentielle, mais il s'agit aussi de rassembler autour d'idées, de solutions, d'une démarche politique sans lesquelles une victoire de la gauche en 2017 est impossible.

 

La Conférence nationale va avoir à répondre à trois questions : Comment construire le rassemblement que nous voulons dans cette situation ? Comment aborder les législatives ? Quel choix de candidature à l'élection présidentielle ? Cette dernière question est la plus discutée, car il y une attente des communistes sur notre choix pour la présidentielle, mais les deux autres questions ne sont pas moins importantes.

 

1° question : Comment construire le rassemblement que nous voulons et avec quelles nouvelles initiatives ?

Nous n'avons cessé de le répéter : le rassemblement pour gagner une véritable politique de gauche passe d'abord par le débat sur les contenus.

Le PCF avait lancé en mai une grande consultation nationale autour d'un questionnaire. La restitution de cette consultation le samedi 8 octobre a été une étape importante avec, au cœur de notre démarche, la démocratie et l'intervention populaire. Il s'agit maintenant d'imposer dans le débat public les 7 axes se dégagent et qui constituent une plate-forme dans laquelle peuvent se retrouver toutes les forces anti-libérales : « Prendre le pouvoir sur la finance », « De la nouvelle République au renouveau de la politique », « Investir demain », « L'égalité femmes-hommes maintenant », « Une France protectrice et solidaire », « Produire autrement », « A l'offensive pour changer l'Europe ». Un 4 pages a été tiré à 2 millions d'exemplaires et une vidéo existe qui peut être relayée sur les réseaux sociaux.

Il nous faut programmer et mener des campagnes nationales et locales qui déclinent ces thèmes, en liaison avec l'actualité. Par exemple sur l'évasion fiscale autour du livre des frères Bocquet, ou bien sur l'industrie et l'emploi.

Ce que nous avons engagé dans notre section participe de cette démarche. C'est le cas sur la question du transport public en Ile-de-France avec le dernier « Ca roule » et le débat sur la Fête de l'Huma qui ont mis en avant les enjeux et nos propositions pour de nouveaux financements, pour des mesures anti-dumping social et pour garantir une gestion publique des réseaux. Il en va de même de la perspective qui a été discutée cette semaine avec les camarades du site d'une campagne de plusieurs mois pour donner à l'Atelier de Championnet un autre avenir que la casse programmée.

Parallèlement, la direction nationale a lancé une pétition nationale qui appelle tous les candidats de la gauche d'alternative à la politique du gouvernement à se rassembler pour construire une nouvelle majorité politique de gauche autour d'un ou d'une seule d'entre eux à l'élection présidentielle.

Un courrier de Pierre Laurent a été adressé le 13 octobre à l’ensemble des forces de l'alternative politique à gauche (l'ensemble des composantes du FDG, la France insoumise de JLM, le secrétaire national d'EELV, le représentant de la motion B du PS) où nous leur proposons de discuter de la présidentielle et des conditions politiques dans lesquelles nous envisageons les uns et les autres les élections législatives. Une rencontre se tiendra le 3 novembre avec les forces disponibles pour en discuter. La question du cadre politique est en effet essentielle. Pour construire du commun, il faut un cadre acceptable pour tous.

 

2° question : les législatives.

Les organisations locales du Parti ont été invitées à engager le débat citoyen dans les circonscriptions à partir de la question «  De quel-le député-e de gauche avez-vous besoin ? » et à désigner les chefs de file du Parti, ce qui a été fait à Paris par le Conseil départemental la semaine dernière.

On sait qu'avec la dévalorisation des législatives au profit de la présidentielle, il y a besoin d'argumenter pour aider à rétablir un lien direct entre les citoyens et l'Assemblée nationale. Et le périmètre du rassemblement à construire dans telle ou telle circonscription peut aller bien au-delà de ce que permet la présidentielle qui est l'un des principaux verrous au changement.

En ce qui concerne notre section, nous mènerons une campagne nationale avec un éclairage sur les enjeux propres à notre région, ainsi que nous l'avons fait dans le passé.

Un rendez-vous national est fixé le 21 janvier devant l'Assemblée nationale.

 

 

3° question : Quelle candidature à la présidentielle ?

Il y a aujourd'hui trois options entre lesquelles les adhérents sont appelés à décider. Aucune de ces options n'est idéale. Chacune présente des avantages et des inconvénients que je vais essayer de lister, tels qu'ils ressortent du débat des communistes.

 

Option 1 : Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat le 5 novembre.

Les avantages :

  1. Il n'est pas trop tard pour rassembler la gauche d'alternative, cette idée va grandir au cours des prochaines semaines dans un peuple de gauche qui fera de plus en plus entendre son exigence au rassemblement et à l'unité pour ne pas laisser, si la division à gauche est maintenue, à la droite et au FN une qualification assurée au second tour de la prochaine présidentielle.

  2. Autre argument : la situation politique n'est pas figée, il va se passer des choses. Avec, au calendrier, la primaire de la droite qui désignera son candidat le 27 novembre, après un premier tour le 20. La désignation du candidat de la droite, Juppé ou Sarkozy, aura à coup sûr une répercussion sur l'électorat de gauche. La primaire socialiste est quant à elle fixée aux 22 et 29 janvier 2017. Le chaos provoqué par la publication du livre « Un président de la République ne devrait pas dire cela » a accentué le questionnement sur l'empêchement de F. Hollande à se représenter. Il y a aujourd'hui au sein de l'appareil PS des troupes de plus en plus réduites pour envisager cette candidature. La question n'est pas de savoir si Hollande veut se présenter – c'est le cas –, mais bel et bien s'il peut se représenter et même s'il doit se représenter. Les enquêtes d'opinion montrent qu'un représentant du pouvoir actuel peut être battu lors de cette primaire.

  3. Pour des camarades, le fait de ne pas avoir, à ce stade, ajouté ou soutenu une candidature est une décision qui crédibilise notre démarche de rassemblement pour une candidature commune et pour éviter le désastre d'un second tour droite/FN. Cette option permet de saisir jusqu'au bout toutes les opportunités qui pourront se présenter. Quand cet argument est présenté, des camarades demandent à ce qu'un choix de candidature à la présidentielle ne nous place pas dans une situation où nous ne pourrions plus prendre des initiatives pour la réussite d'une candidature commune.

  4. L'option 1 serait notre réponse pour ne pas tomber dans le piège du présidentialisme, de la personnalisation, des egos qui détournent de l'essentiel, une majorité de gauche pour une politique de gauche, ce qui nous fait prioriser le programme au candidat.

  5. Pour les législatives, nous serions ainsi la force incarnant le rassemblement pour obtenir des majorités au second tour, quand le paysage éclaté de la présidentielle propose un périmètre de rassemblement plus réduit.

Les inconvénients :

  1. En cas d'échec, on prendrait une décision avec un soutien à Mélenchon ou une candidature issue de nos rangs trop tardivement et dans de mauvaises conditions.

  2. Nous prenons le risque de ne pas être identifiés, d'être peu visibles malgré les efforts militants que nous consacrons depuis des mois à notre stratégie de rassemblement. Nous sommes à six mois de l'élection présidentielle, les choses vont s’accélérer avec des processus politiques et institutionnels qui peuvent nous marginaliser très dangereusement.

  3. Il y du pessimisme sur le fait que la situation à gauche, marquée par la division, puisse bouger dans la bonne direction. Des camarades observent qu'il y aura, au final, un candidat social-libéral, que la gauche restera désunie et que la qualification à un second tour ne passe pas par l'addition des candidats de gauche, mais par la mobilisation des abstentionnistes.

  4. Pour d'autres, cette stratégie envoie surtout le signal que nous attendrions le résultat de la primaire du PS en faisant le pari d'une victoire d'Arnaud Montebourg, ce qui accompagnerait une recomposition politique de la gauche autour d'une orientation social-démocrate.

  5. Des camarades disent qu'il y a aujourd'hui deux options, et pas trois, un soutien à la candidature de Mélenchon ou une candidature issue de nos rangs pour rendre plus visible notre démarche de rassemblement. Reporter notre décision pourrait créer un climat difficile au sein de notre organisation alors que les échanges sont aujourd'hui de qualité.

  6. Pour les législatives, ce non choix à la présidentielle serait très préjudiciable, ne permettant pas de construire le rassemblement, avec, en plus, la menace d'une concurrence de candidates et candidats de la France Insoumise.

 

Option 2 : Un appel à voter Mélenchon, en affirmant l'autonomie du PCF, sa démarche de rassemblement.

Les avantages :

  1. Depuis 2012, JLM est identifié comme le candidat naturel du Front de gauche et des communistes. Les enquêtes d'opinion le désignent actuellement comme le meilleur porteur des valeurs de gauche. Il est installé dans le paysage politique, avec des sondages encourageants. C'est celui qui se rapproche le plus à gauche d'une qualification au second tour, il peut être le candidat commun que nous recherchons. Le fait de ne pas appeler à voter pour lui ne serait pas compris ni accepté par notre électorat.

  2. Il porte une stratégie de rupture vis-à-vis d'un système politique qui correspond à une colère sociale et aux milieux populaires qui s'abstiennent.

  3. Son programme est celui qui se rapproche le plus de l'Humain d'abord et d'une manière générale d'une alternative à gauche telle que travaillée depuis le référendum de 2005. Concernant les divergences ou les désaccords qui existent, les arguments ne visent plus à dire que nous pourrions investir la campagne de la France insoumise pour en modifier le cadre, mais que nous pourrions engager une campagne du PCF avec nos propositions, nos batailles, et en portant une démarche de rassemblement très ouverte, de type FDG, en travaillant avec toutes les forces politiques, sociales, associatives, citoyennes qui se reconnaissent dans la gauche d'alternative.

  4. Notre soutien nous éviterait des mois de tensions avec JLM et la France insoumise, notamment pour les élections législatives qui doivent faire l'objet de discussions avec JLM. L'idée est de ne pas se rallier à la France insoumise mais de négocier un accord pour les législatives.

  5. Il y a enfin l'idée que nous n'avons plus le choix, qu'il faudrait faire avec, en consacrant principalement notre énergie à la préparation des élections législatives. Ou encore qu'il faut éviter le piège tendu au PCF par JLM lui-même et ainsi le forcer au rassemblement.

Les inconvénients :

  1. Un soutien, à ce stade, à la candidature de Mélenchon ne permettrait pas de poursuivre notre démarche de rassemblement dans le prolongement de nos initiatives depuis janvier. Cet appel à voter acterait l'échec d'une candidature commune de rassemblement alors que la situation politique est toujours évolutive.

  2. L'orientation politique de Mélenchon n'est plus celle du Front de gauche et de l'Humain d'abord. Le nouveau cadre de la France insoumise oppose le rassemblement de la gauche et le fait de fédérer le peuple. Des camarades expriment leur totale opposition à une stratégie aux accents populistes, cette dérive est jugée incontrôlable et nous associerait, malgré nous, à une orientation qui ne peut en aucun cas être celle des communistes, avec un risque de démobilisation de nos militants.

  3. La France insoumise ne peut en aucun cas être le cadre commun des convergences. L'insoumission telle que proposée par Mélenchon ne permettra pas une démarche de rassemblement aux législatives pour créer les conditions d'un rassemblement majoritaire au second tour. Des camarades pensent que Mélenchon ne se maintiendra pas à un tel niveau dans les sondages.

  4. J.-L. Mélenchon semble déterminé à ne discuter de rien. Un appel à voter pour lui à la présidentielle ne règle en rien, pour l'instant, un accord politique avec la France insoumise pour les législatives.

  5. Il y a des doutes sur la possibilité de mener une campagne autonome du PCF conjuguée à un appel à voter Mélenchon. Comment assurer une visibilité avec le système médiatique dominant et la présidentialisation de la vie politique ?

 

Option 3 : Engager une candidature issue du PCF, porteuse de ses idées et de sa démarche de rassemblement.

Les avantages.

  1. Cette option permettrait d'entrer en campagne immédiatement.

  2. Lorsque cette option est défendue, elle peut l'être sur l'idée d'un rassemblement avec nos propositions comme colonne vertébrale du rassemblement. Ou, comme la manière de mieux faire entendre notre démarche de rassemblement, portée par un porte parole/candidat à la présidentielle avec la possibilité de ne pas aller au bout, de la retirer, si les conditions d'une candidature commune sont réunies. Il y a des demandes pour savoir dans quelles conditions un tel retrait serait envisageable.

  3. La possibilité de faire entendre plus fortement nos propositions et de positionner plus fortement le PCF agissant comme un acteur de la recomposition politique à gauche après 2017. Le PCF ne doit pas renoncer à l'ambition de concourir à l'élection la plus importante et la plus mobilisatrice pour l'électorat.

  4. C'est aussi présenté comme une préparation de candidature en cas d'échec d'un soutien à Mélenchon ou d'une candidature commune. Ou encore comme un positionnement politique cohérent entre la présidentielle et les législatives mobilisateur pour les communistes.

Les inconvénients :

  1. Comme pour un appel à voter Mélenchon, cette décision serait le constat de l'échec de notre démarche de rassemblement et nous ajouterions une candidature, de témoignage, dans un paysage déjà très divisé et éclaté pour la gauche d'alternative en 2017.

  2. Nous serons en difficulté pour expliquer cette décision à un électorat pour qui Mélenchon est notre candidat naturel.

  3. Des camarades doutent de la couverture médiatique dont nous pourrions bénéficier et aussi de notre capacité à faire comprendre que cette candidature n'est pas une candidature supplémentaire mais une candidature au service du rassemblement. Il y a un risque d'effacement.

  4. Il y a le danger d'un mauvais score à la présidentielle qui ne nous permettrait pas d'aborder les législatives dans de bonnes conditions, avec la certitude d'une opposition frontale avec des candidates et candidats investis par la France insoumise.

  5. A-t-on les ressources financières pour envisager une option 3 qui irait au bout faute de processus pour une candidature commune ? Faudra-t-il statutairement une nouvelle Conférence nationale pour désigner le candidat ?

 

Voilà, pour l'essentiel, la nature des arguments échangés. Place maintenant à la discussion.