Section PCF RATP

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Assemblée du 20 janvier 2017 - Rapport introductif

Cher-e-s camarades,

 

Nous sommes maintenant à 3 mois du 1er tour de l’élection présidentielle prévu le 23 avril.

Nous savons tous le caractère anti-démocratique des institutions actuelles, surtout depuis la mise en place du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, qui nous enferme dans une sorte de monarchie élective. Nous luttons pour un changement radical sur ce terrain-là aussi et pour l’instauration d’une VIème République. Mais nous savons aussi que, dans ce cadre qui s’impose à nous, ce scrutin est déterminant pour les législatives des 11 et 18 juin et pour le rapport des forces politiques de toute la période qui suivra.

L’objectif de cette AG est donc de prendre les bonnes décisions pour mobiliser les adhérents et mener cette campagne dans les meilleures conditions possibles.

Mon rapport introductif à la discussion comporte trois parties :

  • Une analyse de la configuration politique dans laquelle se préparent ces élections ;

  • Le positionnement du Parti communiste ;

  • Des propositions pour l’activité de notre section.

 

La configuration politique de l’élection présidentielle n’est pas encore complètement connue, puisque le PS désignera son candidat à l’issue d’une primaire qui se tient les 22 et 29 janvier. L’issue de cette primaire déterminera pour une partie le contexte du vote, mais certains éléments de ce contexte sont déjà clairement établis. Sans être exhaustif, je veux en pointer trois :

  • Le premier élément, c’est la contradiction entre une aspiration au changement extrêmement forte dans notre peuple et sa difficulté à trouver son expression dans le champ politique. Un vaste brouillage s’est en effet opéré sur les causes de la crise de notre société et des problèmes grandissants que rencontre une fraction importante de la population. Les thèses les plus réactionnaires ont en effet été légitimées dès lors que ce sont des dirigeants catalogués à gauche qui les ont portées. Le dégoût de la politique, en premier lieu dans les catégories populaires, la perte des repères idéologiques et la mainmise dans le débat des idées patronales, la mise en avant des immigrés et des chômeurs comme responsables des problèmes pour mieux exonérer le capital, le développement de germes de division sur des bases ethniques et religieuses, tout cela explique que le rejet du Président sortant et du gouvernement bénéficie d’abord à la droite et à l’extrême-droite.

  • Deuxième élément : le caractère dangereux de la situation qui s’est créée. En effet, la droite avec son candidat Fillon avance un programme qui, loin d’être une simple alternance comme on en a connues dans le passé récent, modifierait en profondeur le visage de la société française, dans le sens d’une adaptation aux besoins d’un capitalisme en crise. Des notions essentielles comme le contrat à durée déterminée et les statuts, la durée légale du travail, la sécurité sociale, la fonction publique, la laïcité,… sont en effet visées. Du côté du FN, on rêve d’imiter Trump, en se positionnant sur les questions sociales avec un discours anti-élites et anti-Europe qui vise à séduire l’électorat populaire, tout en évacuant soigneusement le contenu de classe des choix politiques actuels et en détournant la colère vers les migrants. On pourrait ainsi se retrouver demain avec une droite très dure au pouvoir, gouvernant par ordonnances, et avec comme opposition officielle (récupérant le mécontentement prévisible) le Front national. Chacun mesure tous les périls qu’une telle configuration politique ferait courir à notre pays.

  • Troisième élément : l’aspect très mouvant des rapports de force. Les médias nous serinent quotidiennement que tout serait déjà joué, mais rien n’est plus faux. On a vu dans la dernière période nombre de sondages démentis dans les urnes. Et pour cause : la crise de la représentation est tellement profonde, il y a un tel décalage entre les attentes populaires et leur expression dans le champ politique que tout peut bouger très vite, pour le meilleur comme pour le pire. Le pire, c’est par exemple la montée d’un Macron qui parvient à capter une partie des aspirations au changement en se présentant comme l’homme du renouveau et de la modernité, celui qui se situerait en dehors des partis et du système, alors que lui, le banquier millionnaire, en est le pur produit, avec un programme qui fait rêver le MEDEF. Le meilleur, c’est la réaction à la proposition de Fillon de limiter l’assurance-maladie aux affections de longue durée et de laisser le reste dans les mains du privé, réaction qui s’est répandue telle une traînée de poudre et qui, en révélant un pan de son projet de société ultra-rétrograde, l’a mis en sérieuse difficulté. Beaucoup de choses peuvent donc encore évoluer, surtout si le débat commence à porter sur les vraies questions et sur le contenu et la portée des programmes de chaque force en présence.

 

J’en viens à notre campagne.

Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger largement lors de notre dernière AG sur ce point.

Pour éviter toute confusion, je veux d’abord rappeler le contenu du choix fait majoritairement par les communistes lors de la consultation des adhérents en novembre.

La résolution adoptée à 94% par les adhérents fixe comme objectif pour 2017 et au-delà le rassemblement le plus large sur un contenu rompant avec le libéralisme, pour ouvrir une perspective et éviter à notre peuple d'être enfermé entre la droite et le FN. Sur la meilleure façon de décliner cette orientation en ce qui concerne la candidature à la présidentielle, l'option retenue comprend trois aspects : a) Le choix d’appeler à voter Mélenchon ; b) Le choix de faire une campagne active du parti, autonome et indépendante, hors du cadre jugé trop étroit de la France Insoumise ; c) La volonté de poursuivre nos efforts de rassemblement.

Il ne s’agit donc pas de faire la campagne de Mélenchon, mais de mener la campagne du parti pour l’union. Lorsqu’on en parle autour de nous, cette position est du reste très facile à expliquer et en général très bien comprise :

  1. Nous voulons rassembler la vraie gauche, celle qui n’a pas capitulé devant la finance, avec l’ambition qu’elle soit majoritaire.

  2. Nous avançons pour cela nos propositions (c’est notre projet « La France en commun »).

  3. Pour concrétiser cette démarche d’union à l’élection présidentielle, nous appelons à voter Mélenchon car nous considérons que c’est dans le contexte actuel la candidature qui permet le mieux d’y parvenir.

  4. Et pour les législatives, nous travaillons de même dans chaque circonscription à construire des candidatures rassembleuses.

Sur quels contenus mener la campagne ?

Notre défi, c'est d'aider les agents de la RATP à faire le lien entre leurs préoccupations et le vote à la présidentielle et aux législatives comme moyen de les faire entendre et d'y apporter une réponse. Quelles sont ces préoccupations ? Les questions sociales d'abord : le salaire (qui a subi deux ans de blocage du point de base), les conditions de travail (attaquées partout au nom de la compétitivité), la retraite, l'accès au logement surtout pour les jeunes agents, l'avenir de l'entreprise publique et de ses emplois. Mais il y a aussi l'aspiration à compter dans la société et à y jouer un rôle, donc tout ce qui tourne autour de la citoyenneté. Et puis les salariés de l'entreprise ne sont pas indifférents à l'évolution du monde, aux enjeux environnementaux, aux questions de la paix et de la lutte contre le terrorisme, à la place de la France.

Nous voulons mener cette campagne en prise avec les mobilisations en cours dans notre entreprise sur des objectifs concrets, notamment :

  • Celle sur les négociations salariales, en montrant que la RATP, jusqu’ici bon élève de l’austérité, doit devenir un bras armé de la relance en contribuant à augmenter le pouvoir d’achat populaire.

  • Celle sur l’attribution des nouvelles dessertes (T9, T10, ligne 15), où nous défendons une gestion publique des transports en Ile-de-France contre les velléités du gouvernement, du STIF et des directions de la SNCF et de la RATP de privatiser les réseaux.

Dans ce cadre, il y a quelques arguments simples à mettre en avant. Par exemple, cela fait des années que les gouvernements successifs nous expliquent que, pour sortir de la crise, il faut réduire le « coût du travail » et favoriser les profits des entreprises, qu’il faut renforcer les pouvoirs du patronat et diminuer les droits des salariés, qu’il faut réduire les dépenses publiques et privatiser. Et, de Valls à Macron, de Fillon à Le Pen, tous, avec des langages différents, veulent continuer sur la même voie. Mais le résultat, c’est quoi ? Toujours plus de chômeurs et de précaires, des inégalités qui grandissent, et une France affaiblie. Alors, n’est-il pas temps de faire le contraire, comme nous le proposons ? De rompre avec l'austérité et de prendre la voie du progrès social, d’augmenter les salaires et d’instaurer les 32 heures en diminuant les dividendes, de garantir la retraite à 60 ans en mettant à contribution les profits financiers, d’augmenter les budgets publics en supprimant les cadeaux fiscaux au patronat comme le CICE, d’abroger la loi travail et de mettre en place un système de sécurité d'emploi et de formation ?

Dans les discussions, il y a évidemment bien d’autres sujets qui viennent : Est-on condamné à l’impuissance face à la finance ? Avons-nous des marges de manœuvre dans cette Europe ? Est-ce que la politique peut quelque chose pour changer ma vie et celle des gens ? Notre projet « La France en commun » apporte des réponses à toutes ces questions. Ce qu’il faut maintenant, c’est que chacun de nous fasse la démarche d’engager le débat avec ses collègues, ses proches, d’écouter leurs attentes et d’y répondre, de leur redonner espoir.

 

J’en viens à la dernière partie de ce rapport : les initiatives concernant notre section.

L’efficacité de ce que nous allons faire d’ici les législatives dépend avant tout du nombre de militants mobilisés, d’autant plus que nous n’aurons pas accès aux grands médias, sauf de façon marginale. La première priorité, c’est donc de mettre dans le coup le maximum d’adhérents. Or, on sait que certains camarades ont exprimé des réticences à s’engager, voire ont annoncé qu’ils se mettraient en retrait de toute activité, ne se retrouvant pas dans le choix majoritaire. Il faut discuter avec eux, avant tout pour rétablir les choses telles qu’elles sont quant aux décisions que le parti a prises, car il y a souvent de mauvaises interprétations à ce sujet. Comme on a commencé à le faire en décembre, notre débat d’aujourd’hui doit permettre de nous clarifier les idées. Et ensuite il s’agira que chacun des présents à cette AG porte les éléments du débat auprès des absents.

On a besoin de mener une campagne de proximité et de masse. Il faut par conséquent créer le maximum de moments d’échange avec nos collègues. Un certain nombre d’initiatives sont déjà prévues ou à envisager :

  • La Fête de notre section a été décalée de deux semaines et se tiendra le vendredi 3 février au restaurant d'entreprise de Choisy, en présence de Pascal Savoldelli et Jacques Baudrier, candidats du PCF aux législatives dans le Val-de-Marne et à Paris. Cette Fête marquera le lancement en grand de notre campagne à la RATP pour les deux scrutins qui viennent. Il s'agit d'y faire venir le plus grand nombre possible de camarades, mais aussi d'élargir la participation en invitant largement, chacun autour de soi, des électeurs de gauche dans leur diversité.

  • Ensuite, il faut voir comment, sur les grands attachements, on peut programmer des initiatives avec nos candidats aux élections législatives, à l’image du plan de campagne qui est en cours aux ateliers de Championnet.

  • Et il y aura bien sûr d’autres initiatives nationales ou régionales dans lesquelles il faudra nous inscrire au fil des semaines. Ainsi, le samedi 28 janvier après-midi, une présentation de nos candidats aux législatives est prévue place de la République. Par ailleurs, la Fédération de Paris envisage une initiative en direction des syndicalistes.

Côté supports de communication, nous avons trois moyens à notre disposition :

  • Le matériel national, et en premier lieu la brochure présentant notre programme « La France en commun », vendu 2 €. Chaque adhérent va en recevoir un exemplaire. Elle doit être proposée systématiquement par les militants de la section autour d’eux, ce qui suppose qu’ils l’aient à disposition en permanence.

  • Nos propres expressions, à commencer par le « Ça roule » de janvier qui n’a pas encore été diffusé partout. Il faut décider aujourd’hui si nous en mettons un nouveau en chantier avant avril ou bien pour le mois de mai, en visant les législatives.

  • Les réseaux sociaux, qu’il faut investir avec nos propositions et nos arguments. Il faudrait y consacrer une partie de notre discussion pour échanger sur les bonnes pratiques.

Enfin, il faut que la campagne contribue au renforcement du parti. Cela veut dire que chaque militant doit avoir le souci de proposer l’adhésion. Il faut en effet penser à l’après-élection. Quel que soit le cas de figure dans lequel nous nous retrouverons, il y aura besoin d’un Parti communiste plus fort, présent, visible et actif dans le maximum d’attachements, pour relayer les aspirations des salariés et leur donner un débouché politique.

 

Je vous propose maintenant d’ouvrir notre discussion.