Section PCF RATP

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Assemblée du 24 avril 2017 - Rapport introductif

Cher-e-s camarades,
 
Notre AG de ce soir a pour but de tirer le bilan du premier tour de l’élection présidentielle, de discuter de notre positionnement concernant le second tour, et de préparer les élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin.
 
 
Le résultat du 1er tour
 
Le second tour de l'élection présidentielle opposera la candidate de l’extrême-droite raciste et xénophobe, Marine Le Pen, à Emmanuel Macron, candidat que les milieux financiers se sont choisi pour amplifier les politiques libérales dont notre pays souffre depuis 40 ans.
 
La qualification de l'extrême-droite et l’élimination de la gauche créent une situation extrêmement grave pour notre pays. Pourtant, pour la première fois depuis des décennies, des millions de citoyens qui aspirent à la transformation sociale ont presque réussi à hisser leur candidat Jean-Luc Mélenchon au second tour. Une vraie dynamique s’est instaurée autour de cette candidature, en particulier dans les dernières semaines, et notamment parmi les jeunes. Mélenchon a réussi une véritable percée dans l’électorat socialiste et vert, apparaissant comme le vote utile à gauche au détriment d’un Hamon qui n’a pas su ou pas voulu se libérer clairement de l’héritage de Hollande.
Pour une part importante du peuple, le vote Mélenchon est apparu comme le moyen d’exprimer sa profonde aspiration au changement et des attentes depuis trop longtemps déçues sur différents plans : social, démocratique, écologiste, humaniste et pacifiste, sans oublier l’exigence d’éthique et d’honnêteté qui a fortement marqué ces derniers mois. En même temps, sa candidature a aussi progressé sur une démarche populiste revendiquée, sur la volonté d’effacer le clivage droite-gauche et d’engager une recomposition politique entièrement placée sous son égide, avec la conviction que le PCF est davantage un frein qu’un atout pour ses objectifs politiques. Le haut score de Mélenchon ne signifie donc pas que le pays a massivement adhéré à notre projet de société qui demeure du reste trop peu connu ; j’y reviendrai. Il n’en demeure pas moins que les près de 20 % obtenus par Mélenchon lèvent un espoir nouveau pour l'avenir, pour réinventer la gauche nouvelle qu’attend notre pays, pour déverrouiller le système politique et la démocratie. C'est un score remarquable et inédit pour un candidat de transformation sociale depuis 1981.
Si l’attitude de Mélenchon à notre égard a conduit un certain nombre de camarades à se mettre en retrait, il faut aussi souligner ce que le résultat obtenu doit à l’engagement de notre parti dans la campagne. Mélenchon obtient ainsi de très bons résultats dans les villes, les cantons, les circonscriptions où le Parti communiste est bien implanté et dispose d'un réseau important de militants et d'élus.
 
 
Une situation politique entièrement nouvelle
 
Mesurons bien que nous sommes entrés dans une période totalement nouvelle et inédite de l’histoire de notre pays. Les deux partis, le Parti socialiste et les Républicains, qui ont dominé la vie politique française depuis 40 ans, sont éliminés au soir du premier tour. La secousse est donc considérable. Une recomposition politique a déjà commencé, à droite comme à gauche.
 
C'est une nouvelle page de la gauche française qui a commencé à s’écrire dans cette campagne. L’aspiration au changement, à un nouveau choix de société, est puissante et continuera de pousser inexorablement. La mobilisation de la jeunesse et des quartiers populaires est une promesse pour l'avenir. C'est la leçon essentielle de la campagne que nous venons de vivre : rien n’est plus urgent que d’offrir un
débouché politique à ces aspirations, pour construire une nouvelle République sociale, écologique, solidaire.
Ce combat, le Parti communiste entend le poursuivre avec toutes les forces disponibles. Nous avons des atouts pour cela.
 
Notre premier atout, c’est que nous sommes la seule force à porter un projet révolutionnaire cohérent.
Je veux prendre quatre exemples pour l’illustrer :
1. Nous sommes le seul parti à poser la question du fonctionnement des entreprises, à y contester le monopole de décision patronal et à exiger non seulement de nouveaux droits, mais aussi de nouveaux pouvoirs pour les salariés, pour une gestion tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et non vers la rémunération des actionnaires. Il y a là une différence fondamentale avec La France Insoumise pour ne citer qu’elle, Mélenchon ayant notamment déclaré : « Je dis aux patrons : pour tenir les comptes de vos entreprises, vous êtes assez grands, sinon, ce n’est pas la peine de faire patron. »
2. Nous sommes le seul parti à proposer une alternative concrète au chômage et à la précarité, avec notre projet de sécurité d’emploi et de formation. Il s’agit en fait de sortir de la conception qui fait du travail un « marché » et qui est au coeur du système capitaliste. C’est sur cette base qu’on peut bâtir une alternative à la loi travail et écrire un Code du travail du XXIème siècle.
3. Nous sommes le seul parti à porter des solutions pour la protection sociale qui confortent le système de cotisations basées sur les richesses produites. Hamon, mais aussi Mélenchon ont ainsi défendu l’idée d’une fusion de l’impôt sur le revenu avec la CSG, poussant à transférer sur l’impôt le financement de la sécurité sociale et donc à déresponsabiliser les entreprises. Leur vision est du reste cohérente avec l’idée très social-démocrate que la gestion des entreprises ne serait pas un sujet et un terrain essentiel de la bataille politique.
4. Nous sommes aussi le seul parti à indiquer par quel chemin on peut changer les choses en Europe. Ni le ralliement du PS, Hamon inclus, à l’actuelle logique libérale, ni la démagogie populiste de Mélenchon laissant entendre que la sortie de l’Europe pourrait être une solution. Mais l’affirmation de la nécessité d’une construction européenne et la bataille pied à pied pour une réorientation radicale de l’Europe et un nouveau traité avec au centre le progrès social, la promotion des droits humains et la coopération en lieu et place de la « concurrence libre et non faussée. »
 
Notre second atout, c’est que nous sommes la force qui, à gauche, porte la volonté du rassemblement.
C’est bien cette démarche qui nous a conduits, tous ces derniers mois, à rechercher pour l’élection présidentielle une candidature unique sur la base d’une plate-forme commune. Cela correspondait à une attente très largement partagée dans l’électorat progressiste. Et c’est le refus de Mélenchon comme de Hamon de cette union qui a fait capoter cette possibilité et conduit la gauche à la défaite.
Mais cette exigence d’union va continuer à se poser. Face à Macron ou Le Pen, il va y avoir besoin de rebâtir une perspective de progrès, avec l’ambition de dégager une majorité pour gouverner. Notre conviction, c’est qu’aucun parti ne peut espérer incarner cette perspective à lui seul et qu’il va falloir travailler à unir des forces différentes sur des contenus communs, en respectant l’identité de chacun.
Notre démarche est donc à l’exact opposé de celle de LFI qui ne conçoit les choses que sous forme d’un ralliement dans son sillage, dans une posture hégémonique qui rappelle les pires pratiques du PS.
Dès hier soir, dans son communiqué, le Parti communiste a appelé les forces de gauche et de progrès, les
équipes de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise, celles de Benoît Hamon, des socialistes et des écologistes, les femmes et les hommes désireux de reconstruire une gauche de combat et de transformation sociale à se réunir, à débattre publiquement et à préparer ensemble les échéances décisives à venir, celles du second tour de l'élection présidentielle, du 1er mai, et celles des élections législatives des 11 et 18 juin.
 
 
Notre position pour le 2nd tour
 
Dans l'immédiat, nous appelons le 7 mai, lors du second tour de l'élection présidentielle, à barrer la route de la Présidence de la République à Marine Le Pen, à son clan et à la menace que constitue le Front national pour la démocratie, la République et la paix, en utilisant le seul bulletin de vote qui lui sera malheureusement opposé pour le faire.
 
Marine Le Pen veut une société de haine, du rejet de l'autre, du racisme et de la xénophobie, une société qui divisera ceux qui ont des intérêts communs au profit de son clan et des puissances d’argent, qui substituera aux principes fondamentaux d’égalité et de fraternité dans la République des principes de discrimination entre Français, entre ceux qui vivent et travaillent dans notre pays selon leur origine et leur nationalité. Nous n’en voulons pas.
Marine Le Pen veut un monde dangereux où toutes les aventures guerrières deviendraient possibles, où toutes les rivalités nationalistes seraient encouragées. Avec Donald Trump, Vladimir Poutine et les extrêmes droites européennes comme alliés, elle menacerait la sécurité du monde si elle présidait la France, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous ne le voulons pas.
Nous avons le devoir, pour aujourd’hui comme pour les générations futures, d'empêcher son accession à la Présidence de la République, qui signifierait la prise en main par l'extrême-droite de tous les instruments d’État.
 
Notre appel pour le 7 mai n’est évidemment en aucun cas un soutien au programme libéral anti-social
d’Emmanuel Macron, que nous avons combattu quand il était ministre et que nous combattrons demain sans concession, chaque fois qu’il portera atteinte au monde du travail, à ses droits, à nos services publics.
 
 
Les élections législatives
 
Ce sont les députés qui votent les lois. Les élections législatives vont donc être déterminantes, comme nous le soulignons depuis plusieurs mois.
Nous l’avions dit lors de notre précédente AG : dans la configuration politique inédite que nous vivons, pour la première fois, le résultat de ce scrutin peut être autre chose que celui amplifié de la présidentielle. Ces élections revêtent même désormais une importance accrue, avec beaucoup d’incertitudes à ce stade.
 
Probable futur Président de la République, E. Macron va en effet essayer d’obtenir une majorité regroupant des libéraux issus du PS et une partie de la droite, sur le modèle des grandes coalitions qu’ont pu connaître des pays voisins comme l’Allemagne. De leur côté, les Républicains n’ont pas renoncé à vise une majorité de députés. Le nombre de ceux que le FN peut espérer sera, lui, pour une large part conditionné par le résultat de M. Le Pen au second tour. Quant à la situation au PS, elle est loin d’être claire, entre les soutiens affirmés à Macron et ceux qui ont suivi B. Hamon.
 
Il y a quelques mois, un sondage donnait à peine 50 députés de gauche, toutes tendances confondues, sur un total de 577, avec une quasi-disparition annoncée de la composante communiste. Mais le score obtenu par Mélenchon a complètement changé la donne et autorise d’autres ambitions, même s’il ne faut pas perdre de vue que l’ensemble des candidats de gauche à la présidentielle totalisent moins de 30%.
L'Assemblée nationale peut devenir un contre-pouvoir à la politique qui sera conduite à la suite du résultat du second tour de l'élection présidentielle.
 
L’enjeu du vote pour nous est double :
• d’une part, notre peuple va avoir besoin de députés communistes en nombre pour faire face aux mauvais coups qui ne manqueront pas de pleuvoir ;
• d’autre part, le score national du PCF va déterminer notre place dans le paysage politique recomposé des prochaines années.
 
Fort du résultat obtenu ce dimanche, nous pouvons viser un grand nombre d’élus à la fois honnêtes et fidèles aux intérêts populaires, comme l’ont été les députés communistes pendant 5 ans, notamment contre les lois Macron ou El Khomri. Des députés qui résisteront à la droite et à l’extrême-droite, qui ne s’allieront pas avec les députés macronistes pour voter des lois anti-sociales. Des députés porteurs de résistance et d'espoir face aux appétits de la finance et contre la haine et les divisions.
 
Dans les circonscriptions où il y a un danger d’élection d’un candidat FN avec une gauche éliminée dès le 1er tour, il s’agit de rechercher les conditions d’une candidature de large rassemblement, en incluant y compris le PS. Ailleurs, il serait logique de rechercher des candidatures d’union des forces de transformation sociale. N’ayons cependant pas trop d’illusion à ce sujet : à de rares exceptions près, on peut penser qu’il n’y aura pas d’accord électoral avec LFI sur cette base, tant il est clair que Mélenchon a fait de la marginalisation du PCF un préalable à ses ambitions. Nous aurons donc très probablement dans la plupart des circonscriptions des candidats communistes qui auront à affronter la droite, le FN et d’autres candidatures à gauche.
 
Dans notre section, des camarades sont investis sur leur circonscription. Certains sont même candidats. Mais il nous faut aussi voir comment mener la campagne dans l’entreprise.
Nous avions décidé lors de la dernière AG de sortir un « Ca roule » pour cela. Le comité de rédaction s’est réuni ce matin et a dessiné les contours de ce numéro. Il mettra en avant le sens et l’utilité du vote PCF, les grands enjeux de la période à venir et nos principales propositions sur des sujets qui intéressent particulièrement les agents RATP : retraites, services publics, avenir de l’entreprise publique, Europe. Il y a aura une interview de Pascal Savoldelli, qui est notre candidat sur Ivry-Vitry-Kremlin Bicêtre, avec une chance de l’emporter.
Il faudra donc programmer dans un délai qui sera bref la diffusion de ce journal dans les attachements.
 
Deux autres matériels sont à notre disposition :
• La brochure « La France en commun » qui présente le projet communiste et qu’il faut continuer à utiliser, en privilégiant les acteurs du mouvement social (syndicalistes et élus dans les IRP) et des électeurs de gauche.
• Une autre brochure qui est en cours de finalisation, éditée par le collectif régional « Mobilité » (auquel participent 5 camarades de notre section), et qui présente les propositions du PCF pour les transports en Ile-de-France.
 
Deux échéances sont à noter :
• La manifestation du 1er mai, lundi prochain, qui va être un moment très important pour faire entendre les exigences sociales avant le deuxième tour des présidentielles. Rappelons que le FN veut récupérer le 1er mai en organisant un rassemblement à Villepinte. La manif de cette année revêt donc un caractère spécial. Il est essentiel que les adhérents du Parti soient présents et visibles sur le parcours.
• Le meeting national de lancement de la campagne qui se tiendra à Paris le jeudi 11 mai.
 
Avant de conclure, je veux attirer l’attention sur le stage fédéral du 13 mai. Beaucoup de camarades qui ont rejoint le PCF ces dernières années n’ont pas eu l’occasion jusqu’ici de suivre une formation. Or, la formation des adhérents est encore plus indispensable dans la période complexe que nous traversons. Il est donc essentiel que le plus grand nombre possible de ces adhérents participe à ce stage. Ce sera un investissement pour l’avenir.