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Discours d'inauguration du stand à la Fête de l'Huma 2017

Cher-e-s camarades,

 

Avant toute chose, je vous propose d’applaudir chaleureusement les monteurs du stand de notre section RATP, et aussi ceux qui nous ont préparé le repas de ce midi. Merci à vous, les camarades, pour avoir cette année encore bâti ce magnifique espace de fête, de débat et de convivialité que beaucoup nous envient !

A toutes et à tous, je souhaite la bienvenue.

 

Il y a 100 ans, la Révolution d’Octobre ouvrait une nouvelle page de l’histoire de l’humanité. Menée par des communistes, elle a bouleversé l’ordre du monde durant presque un siècle, ouvrant des voies nouvelles au mouvement de libération des peuples.

On sait aussi comment cette expérience a fini par s’enliser, faute notamment d’avoir donné à la démocratie la place centrale qu’elle doit occuper dans tout projet visant l’émancipation humaine. Mais les idéaux de justice, de paix et de liberté qui l’ont inspirée, comme avant elle la Commune de Paris et comme après elle les luttes du tiers-monde pour se libérer des chaînes du colonialisme, ces idéaux sont toujours d’actualité. Car il y a toujours un monde à changer, et en 2017 plus que jamais !

 

« Le capitalisme ne se développe qu’en épuisant les deux sources d’où jaillissent toute richesse : la terre et le travailleur » : cette remarque de Karl Marx date de 1844. Mais ne sonne-t-elle pas encore plus vrai aujourd’hui ?

Après plusieurs décennies marquées par des conquêtes populaires, la planète semble depuis quelque temps avoir enclenché la marche arrière. Mise en cause des droits tant sociaux que démocratiques, massacre de l’environnement et épuisement des ressources naturelles, retour des guerres comme mode de résolution des conflits : telles sont les tristes recettes que nous offre ce système.

Bien loin de se résorber, les inégalités se creusent de façon spectaculaire, entre les pays et à l’intérieur de chacun d’eux. En 2010, 388 personnes possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la planète. En janvier 2016, ils étaient 62. Et au début de cette année, ils n’étaient plus que 8 ! En France, les 500 plus fortunés possèdent aujourd’hui 571 milliards d’€ de patrimoine, soit 117 milliards de plus que l’an passé. Le nombre de familles à la rue a, lui, progressé dans le même temps de 39 %. Cette évolution ne tombe pas du ciel. Elle est le résultat de 30 ans de politiques libérales conduites par les dirigeants du monde capitaliste. Déréglementation du travail, privatisations, surexploitation des pays pauvres, cadeaux fiscaux répétés aux gros actionnaires : autant de mesures qui ont nourri ce gigantesque déséquilibre.

Mais cette extrême concentration de capitaux à un bout couplée à une paupérisation croissante à l’autre bout a un prix : la création d’une nouvelle bulle spéculative, dix fois plus importante que celle de 2008, et qui menace à tout moment d’éclater. La mise en concurrence des travailleurs à l’échelle mondiale et le dumping social qui l’accompagne ne sont pas sans conséquence : plus ils écrasent la consommation populaire, plus la croissance se réduit et plus se restreignent les débouchés. Ainsi s’exacerbe la lutte entre les grands groupes multinationaux soutenus par leurs gouvernements respectifs pour gagner les marchés, contrôler les matières premières, conquérir de nouvelles positions dominantes.

Faut-il dès lors s’étonner si l’on voit surgir un peu partout de nouvelles forces politiques nationalistes, racistes et belliqueuses, à l’image d’un Trump ? Elles ne sont que l’expression de ces contradictions du système capitaliste.

Communisme ou barbarie : la coopération entre les peuples pour mettre en commun leurs ressources, leurs savoirs et leurs solutions ou la destruction de l’espèce humaine, telle est l’alternative devant laquelle l’humanité est désormais placée. Tel est l’enjeu qui se profile derrière les multiples combats qui mobilisent les peuples, de l’Europe au Maghreb, du Venezuela à la Palestine.

 

En France, le pouvoir macronien n’a pas tardé à révéler sa vraie nature : ultra-libéral et autoritaire. Ses premières mesures confirment qu’il est entièrement dédié aux intérêts de la haute finance, avec l’objectif d’un transfert massif de richesses à son profit : c’est le sens de la baisse des APL pour 2,7 millions de foyers, de la hausse de la CSG, des cadeaux fiscaux qui bénéficieront avant tout aux plus aisés, du gel des salaires des fonctionnaires, mais aussi de l’annonce de 10 milliards de nouvelles privatisations, et évidemment du projet central et emblématique qu’est la deuxième loi travail, préparée dans le secret des ordonnances.

En même temps, ne perdons surtout pas de vue que Macron et sa bande ont été élus par défaut et que leur politique n’a pas le soutien d’une majorité du peuple.

La séquence électorale que nous venons de vivre a montré que les forces de progrès existent et peuvent peser. Mais elle a aussi révélé nos insuffisances et la nécessité d’un regard critique sur l’activité de notre parti. Cette réflexion, nous allons la poursuivre jusqu’au congrès national du PCF qui a été fixé l’an prochain. A la RATP, la réunion de notre section, prévue de longue date le 10 novembre pour élire une nouvelle direction, constituera un des jalons de cette réflexion.

 

Lors de notre AG de juin, ainsi que de lors du Conseil national qui s’est tenu à la même date, une idée forte a émergé : la nécessité pour notre parti de mieux affirmer son projet de société dans le débat politique.

Car oui, il faut savoir s’indigner, dénoncer, résister, mais cela ne suffit pas. Il y a besoin d’un nouveau projet émancipateur, qui nourrisse les luttes quotidiennes de la conviction que la société peut et doit fonctionner autrement. C’est cela, le sens du communisme. Pas seulement un anti-capitalisme. Pas non plus un futur idéal déconnecté des réalités du présent. Mais un processus de transformation qui s’appuie sur les aspirations et les potentialités déjà à l’œuvre dans notre société pour faire prévaloir d’autres chemins et d’autres solutions.

Prenons l’exemple de la nouvelle loi travail contre laquelle nous serons en grève et en manifestation mardi prochain à l’appel de la CGT. La mobilisation contre le projet du gouvernement sera d’autant plus large et puissante que grandira parmi les salariés l’idée qu’une autre conception du travail et de l’emploi est à la fois indispensable et à portée de lutte. C’est pourquoi, dans le « Ca roule » de rentrée, nous avons mis en parallèle la philosophie rétrograde qui anime le projet Macron-Gattaz et la nécessité de remettre le progrès social au centre du développement de la société, avec trois propositions phares du PCF : la création d’une sécurité d’emploi et de formation ; le passage aux 32 heures ; et l’octroi de pouvoirs de décision aux salariés.

Telle est l’utilité du Parti communiste, et singulièrement à l’entreprise, là où se créent les richesses et où se décide leur répartition, et là où prennent racine les rapports sociaux.

Dans la période à venir, notre tâche va être de faire la lumière sur la nature de classe du pouvoir macronien et sur le type de société qu’il dessine, d’y opposer notre projet et nos propositions, et de travailler à reconstruire sur ces bases une alternative politique de gauche.

 

Si la Fête de l’Humanité de cette année sera évidemment fortement marquée par le combat sur le contenu du Code du travail, d’autres sujets y occuperont aussi une place de choix. Je pense notamment à la question de la paix, au moment où Trump menace plusieurs pays d’intervention militaire, et à la solidarité internationale, en premier lieu avec les peuples d’Amérique latine que l’impérialisme américain veut empêcher de choisir leur destin, et avec le peuple palestinien, toujours sous le joug du gouvernement d’extrême-droite qui dirige aujourd’hui Israël.

L’ambition que nous devons avoir est de faire de notre stand un grand lieu de rendez-vous des agents de la RATP, avec la perspective de discuter avec le maximum d’entre eux et de leur proposer l’adhésion. Cela suppose d’utiliser les 5 jours qui restent pour diffuser très largement la vignette-bon de soutien au journal.

Je veux rappeler les principaux moments qui rythmeront la vie de notre stand :

·         Vendredi prochain à midi, nous tiendrons notre traditionnel repas des retraités.

·         Samedi à 15h30, nous organiserons une rencontre des jeunes agents autour des motivations et du sens de l’engagement politique, avec notamment l’objectif que les adhérents les plus jeunes prennent mieux leur place dans notre section. 

·         Dimanche à 13h, nous aurons une fois de plus l’honneur et le plaisir d’accueillir et d’entendre notre camarade Fadwa Khader, dirigeante du Parti du Peuple Palestinien.

Et puis, la Fête, ça sert aussi à travailler au rassemblement sur des batailles concrètes et immédiates. Je pense par exemple au projet de refonte du service en gare et en station qui conduirait à la désertification d’une partie du réseau au nom de la productivité. Eh bien, nous allons profiter de la Fête pour nous concerter samedi en fin de matinée, dans ce stand, avec nos élus parisiens pour voir comment articuler nos interventions dans l’entreprise et dans les institutions de la République pour mettre ce plan en échec.

Je signale enfin que, dimanche matin à 11h, se tiendra au stand fédéral situé juste à côté du nôtre la deuxième Table ronde des sections d’entreprise à laquelle nous sommes tous conviés.

 

Maintenant, c’est à chacun de jouer, dès demain matin, en proposant la vignette et en distribuant le numéro de rentrée du « Ça roule ». Mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, profitons du repas préparé par les camarades en cuisine avec le talent qu’on leur connaît. A toutes et tous, je souhaite donc un bon appétit !

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Discours d'inauguration du stand à la Fête de l'Huma 2017

le 11 septembre 2017

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